Saison 2017/2018 à l’Union : morceaux choisis
[caption id="attachment_226873" align="aligncenter" width="800"] « Ce qui nous regarde » propose un temps suspendu, propice à la réflexion (© Vincent Arbelet)[/caption]
Du théâtre, du cirque, de la danse, du jazz, des comédies, des tragédies, un spectacle aquatique, des formes courtes… A retrouver lors de la prochaine saison du Théâtre de l’Union !
Comment résumer une saison aussi riche et éclectique en quelques lignes ? Difficile, très difficile. Alors, Info Magazine vous propose une sélection de quelques temps forts.
Pour les créations et co-productions, impossible de ne pas citer « Eddy Merckx a marché sur la Lune », dans le cadre des 34e Francophonies en Limousin. Dix acteurs parlent en leur nom et au nom de leurs personnages : ils expriment leurs peurs, leurs doutes, leurs désirs, leurs nostalgies. Derrière un certain désenchantement du monde, et dans un joyeux chaos, ils s’engueulent sur les révolutions ratées, les révoltes assoupies et dansent sur les cendres de mai 68…
[caption id="attachment_226874" align="aligncenter" width="800"] Nathalie Royer dans « Comme disait mon père/Ma mère ne disait rien », de Jean Lambert-wild et Michel Bruzat (© Olivier Ramonteu)[/caption]On retiendra également « Comme disait mon père/Ma mère ne disait rien », de Jean Lambert-wild et Michel Bruzat, respectivement actuel et ancien directeur de l’Union (spectacle présenté en co-réalisation avec le Théâtre de La Passerelle). « Comme disait mon père.. » : les phrases que le comédien cite sont celles de son père, elles ne cessent alors de rouler les unes derrière les autres, comme dévalant la rampe des générations. Dans « Ma mère ne disait rien », la voix du fils, face à sa mère, sous-tend cette affirmation lancinante que le silence est aussi prompt à envoûter que le torrent des mots.
Avec « Mon ami n’aime pas la pluie », le public retrouve les deux acteurs ivoiriens de « En attendant Godot » présenté au Théâtre de l’Union les saisons précédentes : Fargass Assandé et Michel Bohiri, rejoints par la remarquable comédienne camerounaise Yaya Mbile Bitang. L’histoire se déroule dans une maison isolée du monde, où vit un couple dont le quotidien va se trouver bouleversé par l’arrivée d’un étranger qui fait tomber la pluie dans la maison, inondant les corps et submergeant leurs désirs.
Enfin, le « dérangeant » ou questionnant « Ce qui nous regarde » interroge : Que voyons-nous quand nous regardons une femme voilée en France ? En questionnant son rapport intime et personnel à cette pratique religieuse et culturelle traditionnelle qu’est le foulard islamique, Myriam Marzouki, franco-tunisienne, athée et féministe, met en scène un théâtre documentaire et subjectif qui part de la première personne pour aller vers l’histoire et les récits collectifs. Loin des affirmations définitives, des condamnations sans appel ou des engouements inconditionnels, ce spectacle propose un temps suspendu, propice à la réflexion, construit à partir de documents d’archives, de textes littéraires et d’essais, d’expériences vécues et de musique live.
Anne-Marie Muia
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