Marc Petit & grand écran
Le film d’Emma Le Bail Deconchat, « Marc Petit, sous le ciel des vivants », sort ce mois-ci. Il sera diffusé le 18 septembre sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, puis au cinéma Rex de Brive.
Comment est-on sculpteur, jour après jour, pièce après pièce ? Quelle énergie nourrit l’esprit, incite à se mettre au travail coûte que coûte ? Sans savoir ce qu’il va sortir de la matière, inerte avant que les mains ne viennent s’y plonger, avant que le cœur ne cherche à s’y trouver mêlé. Marc Petit ouvre les portes de sa création. Passion, matière, mise au monde. Alliance suprême ? Et quoi de plus ?Un autre monde
« L’atelier de l’artiste est un espace-temps en marge de celui que j’habite, explique, dans sa note d’intention, la réalisatrice Emma Le Bail Deconchat. Un lieu qui reste le plus souvent caché des regards. Même quand les portes sont ouvertes, le mystère qui règne dans l’atelier du sculpteur reste entier. Si l’on suppose que tout « se résume » dans la passion, que c’est elle qui incarne, qui recèle, qui génère tout ce qui est nécessaire à l’enchaînement des gestes, les uns après les autres, alors c’est cette concordance des émotions, cet état si particulier que je veux raconter. » Comme un fil à suivre. « Pour moi, ce qui déclenche l’envie, le fil que je suis, qui serpente dans mon histoire, qui sillonne dans les méandres semblables à ceux que j’observe au sein de l’atelier, ce fil, c’est celui qui me fait me reconnaître dans la sculpture de Marc Petit, poursuit-elle. C’est celui qui me permet d’identifier en moi l’empreinte (fossile) d’un moment où j’aurais pu suivre la même voie, où, avec le recul, je me suis sentie sculpteur. Et c’est grâce à cette mémoire, à ce souvenir lointain que je peux me projeter dans son quotidien et réaliser ce film. Je me souviens, je suis enfant, j’ai les mains dans la terre, dans l’argile, blanche. Le modelage, un crâne puis son visage, prend forme sous mes yeux. »Comment est-on sculpteur ?
C’est là que naît cette fascination pour la matière : « Elle devient le reflet de l’âme, de l’esprit, de la pensée, de l’émotion, cette sensibilité qui m’accompagne depuis et qui me fait vibrer, reprend Emma Le Bail Deconchat. L’art est dans les mains et le cœur de celui qui sait traduire, parcourir ce chemin avec grâce, poésie, virtuosité. Je me demande alors si l’on peut comprendre comment l’on devient, comment l’on est artiste, sculpteur. » La caméra se fait introspective. Pour la réalisatrice, « c’est ce questionnement des sens qui m’a motivée, qui a attisé le désir de suivre au plus près le processus, la démarche, la création à l’état pur, afin d’en garder une trace, une empreinte. Le filmer, dans son quotidien, dans l’incertitude du résultat, l’accompagner au cours de sa création, dans l’objectif d’assister aux heurts, aux obstacles, comme aux surprises, aux petits miracles, suivre la naissance d’une grosse pièce et de plusieurs plus « petites », les côtoyer à l’atelier, les escorter chez le fondeur, les accueillir à la galerie d’art, pour leur exposition, mettre en lumière l’interaction du corps et de l’esprit qui anime cet artiste, tel est mon cap. » Où et quand ? Sur France 3 Nouvelle Aquitaine : lundi 18 septembre (après le Grand Soir 3). Au cinéma Rex à Brive : vendredi 22 septembre, à 20h, en présence de la réalisatrice et de l’artiste. Projections à venir dans le cadre du Mois du Doc, en novembre.« Marc Petit, sous le ciel des vivants » : une coproduction Pyramide Production & France Télévisions. Avec la participation du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée de la Région Nouvelle Aquitaine en partenariat avec le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée & du Lazaret Ollandini. 2017 – 52 minutes – Couleur – 16/9.
Photos © Nadia Mauléon.
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