Des Noël venus d’ailleurs
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Des chants de Noël avec des accents créoles[/caption]
Loin de leur terre natale, les expatriés se souviennent avec nostalgie des fêtes de Noël de leur enfance et perpétuent leurs traditions.
Bien qu'ils habitent à des centaines voire des milliers de kilomètres de leur contrée natale, ils ont tous gardé un attachement fort aux différentes traditions de Noël célébrées dans leur pays. Malgré l'éloignement, les communautés de Limoges ne manqueront pas de fêter cette journée en respectant leurs rites et coutumes. [caption id="attachment_229341" align="aligncenter" width="800"]
La crèche est incontournable en Italie.[/caption]
Accents slaves
Une importante communauté russe vit à Limoges, elle se retrouve pour le Festival du cinéma russe et fréquente l'association Droujba, où des enfants apprennent la langue et la culture de leurs ancêtres. Comme le signale Georgette Crespin, secrétaire, « Il n'y a pas de fête le 25 décembre, Noël est célébré dans la nuit du 6 au 7 janvier le peuple étant de confession orthodoxe. Les Russes sont également très attachés au Nouvel An. Ils préparent un repas spécial pour le réveillon et un sapin, offrent cadeaux et papillotes, sabrent le champagne, le même folklore qu'en France. Les Russes ont un personnage qui porte un costume qui ressemble à celui du Père Noël, ils l'appellent « Le Grand-Père Gel » accompagné de sa fille « La Petite fille des Neiges ». Chaque année, Droujba organise un arbre de Noël avec un spectacle (20 décembre) pour rassembler la communauté ainsi qu'un marché de Noël (du 21 au 23 décembre) à la Maison du Temps Libre avec des objets typiques comme les poupées russes. Dans ce spectacle, les enfants retrouvent des personnages de contes dont la terrible sorcière « Baba Yaga » qui veut empêcher les petits d'avoir leurs cadeaux, mais elle est toujours vaincue. Pour les agapes, la table est bien garnie, blinis, caviar qu'on remplace selon son budget par de l'esturgeon ou du saumon fumé, bœuf façon Stroganoff ou brochet et, en dessert, la koutia composée de blé, pavot, noix, raisins et abricots secs, sans oublier des clémentines, le fruit symbole de Noël. [caption id="attachment_229343" align="aligncenter" width="800"]
Un conte traditionnel pour les enfants russes.[/caption]
Variations italiennes
En Italie, Noël est avant tout une fête religieuse comme le confirme Mario Alighieri, natif de la région des Marches, expatrié en France depuis plus de cinquante ans et installé à Limoges voilà un an. « J'ai conservé les traditions transmises par mes parents et grands-parents pour Noël, une fête religieuse qui commence début décembre avec l'apothéose le soir du 24, la messe de minuit et la bûche que l'on mettra dans la cheminée pour symboliser la prospérité de la nouvelle année. Ses cendres fertilisent la terre, les animaux et les hommes. Et la crèche est toujours au pied du sapin ». D'une région à l'autre, que l'on réside au nord ou au sud de l'Italie, les traditions changent. « Dans les Abruzzes, les bergers descendent des montagnes au son de leurs instruments de musique traditionnels pour annoncer la naissance de Jésus ajoute-t-il. Le réveillon du 24 est maigre avec du poisson, la viande est réservée pour le jour de Noël avec, au menu dans ma région, la coppa ou le jambon de Parme en entrée, des pieds de cochons farcis, de grosses saucisses aux lentilles comme celles de morteau ou de la dinde aux marrons et en dessert, nous dégustons le Panforte en Toscane, une pâtisserie en forme de tome à base de pâte de fruits, d'amandes, de cannelle et d'hostie ». Les Milanais préfèrent le Panettone, spécialité qui s'est diffusée dans tout le pays et à l'étranger. Le turron, gâteau aux figues séchées est aussi de la fête, tout comme les Cantuccini aux amandes, de petits croquants appréciés avec le café. Dans le nord, le Père Noël « Babbo Natale » ou le Petit Jésus « Gesu Bambino » vont distribuer les cadeaux le 25 décembre. Dans certaines régions, Santa Lucia passe le 13 décembre tandis que des enfants attendent parfois le 6 janvier, jour de l'épiphanie, pour voir la « Befana », la vieille sorcière aux cheveux blancs qui distribue des bonbons aux plus sages et du charbon aux autres (en réalité du sucre noir ou de la réglisse). [caption id="attachment_229344" align="aligncenter" width="800"]
L’arbre de Noël russe à Limoges.[/caption]
Exotisme antillais
La communauté antillaise, également bien présentée sur l'agglomération limougeaude, se réunit pour les fêtes pour respecter à la lettre les coutumes locales. « Noël est une fête très religieuse en Guadeloupe assure Vincent Unau, arrivé à Limoges voilà six ans, la majorité des Guadeloupéens sont catholiques et pratiquants, ils vont à la messe de minuit le 24 au soir. La fête commence quelques jours avant le 25 décembre, nous faisons du porte à porte chez l'autre ou chez l'un ou l'autre pour écouter des chants de Noël antillais ». A Limoges, toute la famille antillaise s'est retrouvée dans une salle des fêtes, le 16 décembre, pour partager un repas convivial. Le jour de Noël le porc, un mets de choix, sera à l'honneur sur toutes les tables. « Aux Antilles, nous tuons le cochon mais ici nous achetons du porc pour préparer le jambon de Noël qui est servi avec du riz et des ignames, les boudins antillais sont également un plat de fête précise Vincent. Le cochon est cuit avec des épices pour relever le goût. Le reste de l'année, nous consommons de la viande de porc conservée dans la saumure. En dessert, nous apprécions le chodo une sorte de crème anglaise à la vanille et à la cannelle servie avec un biscuit, le pain doux ». Quant aux cadeaux, il ne faudra pas les chercher sous le sapin, un arbre qui ne pousse pas sous ses latitudes trop chaudes mais près de la crèche présente dans la majorité des foyers qui sont ornés de quelques décorations de Noël, plus discrètes qu'en métropole. « Aux Antilles, les cadeaux sont réservés aux petits, Noël est le jour des enfants » conclut Vincent.Corinne Mérigaud
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Noël à Bologne.[/caption]
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