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Agnelle : le gant dans la peau

00h00 - 30 avril 2018 - par Info Haute-Vienne

[caption id="attachment_231350" align="aligncenter" width="800"] Sophie Grégoire a sauvé l'entreprise familiale en 2001.[/caption]

Depuis plus de quatre-vingts ans, la ganterie agnelle basée à Saint-Junien, perpétue le savoir-faire de ses « petites mains » en transmettant un héritage familial.

L'histoire de cette ganterie artisanale qui a acquis se lettres de noblesse parmi les grands noms de la mode a débuté en 1937 avec Joseph Pourrichou, l'arrière-grand père de Sophie Grégoire, l'actuelle présidente. Si elle avait été fondéé pour son fils Lucien, le destin en a décidé autrement. Au cours de la seconde guerre, sa femme Marie-Louise prendra rapidement les rênes de la ganterie, tissant des liens étroits avec les mégissiers locaux. Une usine moderne verra le jour à Saint-Junien qui assurera le renom de la marque. Sa fille Josie Le Royer poursuit la démarche d'ouverture initiée par sa mère, innovant  pour séduire les grandes maisons de couture Dior, Saint-Laurent, Lanvin... tout en collaborant avec des créateurs qui montent  Alaïa, Jean-Paul Gaultier, Thierry Mugler, Claude Montana, Jean-Charles de Castelbajac, Emmanuel Ungaro, Christian Lacroix... L'artisanat flirte ainsi avec le luxe, une tradition perpétuée depuis plus de trente ans par sa fille Sophie Grégoire. Après l'ouverture d'un atelier aux Philippines en 1888 où les artisans sont formés par des Saint-Juniauds, l'entreprise familiale est cédée au leader américain Wells Lamont en 1999. Elle la reprendra in extremis deux ans plus tard, sauvant un savoir-faire ancestral.

Reconnaissance internationale

Depuis, Sophie Grégoire a multiplié les collaborations donnant naissance à des collections hommes et femmes qui font le bonheur des clients parisiens des grands magasins comme le Bon Marché, Le Printemps ou Les Galeries Lafayette ainsi que des New Yorkais qui peuvent découvrir la marque dans un showroom. Si la marque est bien présente dans l'Hexagone, elle se taille la part du lion à l'export avec 60% du chiffre d'affaires (qui reste confidentiel) en fort développement aux Etats-Unis, en Asie et Russie. « La nouvelle gamme homme plus sportive, urbaine et scooter séduit avec des gants en agneau très élégants et très fins constate Sophie Grégoire, la dernière collection femme est assez colorée avec une partie tressage qui reprend tous les savoirs-faire de la ganterie ». Sa dernière collaboration avec Jean-Charles de Castelbajac n'est pas passée inaperçue  grâce à l'effet 2.0. « Il dessine à la craie des petits anges sur les murs, on a photographié un ange avec une paire de nos gants puis posté la photo sur Instagram. Jean-Charles l'a reposté en ajoutant ce commentaire « Agnelle fait des gants comme on écrit des poèmes ». Lors du dernier concert des Enfoirés, le connaisseurs auront reconnu l'une des créations de Castelbajac, un visage de femme stylisé et coloré, dans la chanson « Comme ils disent » de Charles Aznavour. Un coup de projecteur énorme pour la ganterie grâce à ce concert suivi par dix millions de téléspectateurs . Des changements sont annoncés à l'atelier de Saint-Junien, la réfection de la toiture sera le principal investissement cette année. « D'autres sont également prévus en matière de marketing précise la dirigeante, une évolution de l'ordonnancement de la ganterie est envisagé avec une partie davantage musée et l'amélioration des conditions de visite ».

Corinne Mérigaud Photo © Agnelle

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