En selle pour une nouvelle vie
00h00 - 13 mai 2018 - par Info Haute-Vienne
L'association nationale Galop pour la Vie présidée par une Bellachonne sauve des chevaux maltraités ou aide les propriétaires à trouver un adoptant.
Des dizaines de chevaux pâturent paisiblement dans la pension équestre La Grange des Selles gérée par Thierry Trimbour à Bellac. Malgré cette ambiance bucolique, certains de ses équidés ont échappé de peu à une fin tragique, sauvés par Galop pour la Vie présidée par son épouse Alexiane. Depuis six ans, cette orthophoniste a pris les rênes de cette association nationale qu'elle a co-fondée en 2008. Reconnue d’intérêt général, elle est composée de plusieurs centaines de bénévoles passionnés de chevaux qui se battent pour la cause équine. Leur objectif est de trouver une nouvelle famille à des chevaux menacés de boucherie, aux retraités des centres équestres, à des chevaux maltraités, saisis par la Justice ou dont les propriétaires doivent se séparent. « Notre but est de les sauver lorsque nous savons que des animaux sont menacés d'abattage mais sans faire le jeu des marchands assure Alexiane Trimbour, nous nous méfions donc des fausses urgences. Nous aidons au placement entre particuliers en passant des annonces sur notre forum et nous luttons contre la maltraitance ».
Chevaux sauvés
Agissant sur toute la France, Galop pour la Vie compte trois délégués nationaux, 17 délégués régionaux, 614 membres de terrain et seize hébergeurs. Six mille personnes sont inscrites sur son forum et sa page Facebook est suivie par 82.500 fans. L'association conseille aussi les centres équestres sur leur cavalerie pour placer les chevaux retraités et éviter qu'ils ne soient vendus à des marchands et finissent à la boucherie. « En dix ans, nos actions ont permis de sauver 1.309 chevaux placés sous contrat de suivi et de gérer près de 1.500 cas de maltraitance avec parfois dépôt de plainte et demande de saisie de l’équidé si aucune discussion n’est possible avec le propriétaire » déplore-t-elle. Ainsi, les membres visitent régulièrement 416 chevaux. Actuellement, trente-quatre protégés sont à la charge totale de l’association, des chevaux maltraités auxquels Galop pour la Vie apporte soins et bienveillance. Les adhérents interviennent pour sauver des équidés partant pour l’abattoir ou lors de placement entre particuliers. « Nous aidons à replacer les équidés de propriétaires devant faire face à des imprévus de la vie et/ou à un changement de situation confie-t-elle. Pour les cas de maltraitance, notre cellule enquêtes est confrontée, bien souvent, à des chevaux laissés à l'abandon au fond d'un pré dans un état de maigreur prononcé, meurtris et sans soins ». Plusieurs solutions sont alors possibles, le rachat de l’équidé si la trésorerie de l'association le permet, le dépôt d'une plainte et éventuellement la saisie de l’animal, si aucune discussion n’est possible avec le propriétaire. A l’issue du sauvetage, et en attendant l'adoption du cheval, l’association prend en charge une partie des frais pour son entretien et ses soins, le reste étant financé par les dons. Le budget prévisionnel 2018 est de 44.000 € (sans subvention) abondé par les cotisations des membres (adhésion 20 €/an), des dons de particuliers ou du mécénat d'entreprises déductibles des impôts, des parrainages, des actions, etc...
Adoption surveillée
La plupart des animaux sont replacés auprès d'adoptants, les cas les plus difficiles au niveau sanitaire étant pris en charge par l'association. Ces animaux protégés pourront éventuellement être adoptables. Les adoptés bénéficient d'un contrat de suivi avec, au minimum, une visite par an jusqu'à leur fin de vie. « Cela permet de nous assurer qu’aucun souci n’apparaît et d’apporter, si besoin, de l'aide ou des conseils aux adoptants ajoute Alexiane. Notre procédure d’adoption est très stricte afin d’éviter à l’équidé de nouveaux déboires. Nous en avons déjà repris sept à l'amiable ou suite à une action en justice ces deux dernières années ». L’adoptant ou l'acquéreur potentiel doit d’abord remplir un formulaire de prise de contact où il explique les futures conditions de vie de l’équidé et ce qui est attendu de lui (retraite, monte occasionnelle, travail...). Il est ensuite transmis au propriétaire qui choisira l’adoptant ou étudié par l'association lorsqu’il s’agit d’un sauvetage. « Une visite pré-adoption est systématiquement organisée pour tout sauvetage afin de vérifier que les conditions de vie correspondent à ce qui a été annoncé » précise-t-elle. L’adoptant ou l'acquéreur signera enfin le contrat d’adoption ou de vente. « Notre principe est de ne jamais gagner de l'argent sur les chevaux, les fonds permettent de sauver d'autres animaux. De plus en plus de personnes prennent un cheval sans penser qu'il vivra au moins vingt-cinq ans et qu'elles ne pourront pas toujours le monter. C'est pourquoi les demandes de placement augmentent, tout comme les signalements pour mauvais traitements ».
Actuellement, dix-huit chevaux sont à adopter en France placés chez des hébergeurs particuliers ou des professionnels, dont quatre chez Alexiane et Thierry, treize autres peuvant être parrainés. Galop pour la Vie est parrainée par Pierre Durand, médaillé d’or aux J.O. de Séoul en 1988 avec son célèbre Jappeloup et ancien Président de la Fédération Française d’Equitation et Marion Tubiana, artiste peintre animalière et photographe.
Site : https://galoppourlavie.webnode.fr, mail info@galoppourlavie.com, tél : 06.80.02.99.94
Corinne Mérigaud
Photos © Galop Pour La Vie
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