Philippe de Guénin « Nous voulons défendre les animaux d’élevage sur nos territoires »
[caption id="attachment_231424" align="aligncenter" width="762"] La DRAAF représente le ministère en région et donc en Nouvelle Aquitaine.13[/caption]
Directeur régional de la DRAAF (direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt), Philippe de Guénin est donc le représentant du ministère en Nouvelle Aquitaine depuis le 1er mars dernier.
Info Magazine : Quel est votre parcours professionnel ? P.d.G. : J’ai commencé ma carrière à Paris dans différents secteurs, notamment l’élevage, les fruits et légumes ainsi que les vins. Mon père est parisien mais ma famille est originaire des Landes. Nous avons une maison familiale où je passais mes vacances en étant jeune. Nos voisins étaient agriculteurs, ce qui a motivé mon envie de travailler dans l’agriculture. J’ai donc suivi des études d’ingénieur agronome. J’ai occupé des fonctions dans des offices agricoles, qui aujourd’hui sont devenus FranceAgriMer. Ensuite, j’ai souhaité partir en province : j’ai été directeur à la DRAAF en Pays de la Loire en 2007, puis à la DRAAF en Bretagne et en Poitou-Charentes. Info : Pourquoi avoir choisi la Nouvelle Aquitaine ? P.d.G. : Pour moi, il s’agit de la plus belle région agricole française. La Nouvelle Aquitaine est la première région en termes de chiffre d’affaires agricole avec 10,7 milliards d’euros soit 16% du CA agricole national, et de nombre d’agriculteurs, avec 120.000 actifs, représentant 17% à l’échelon français. Elle possède des fleurons de la production française avec les vins de Bordeaux et le Cognac, ainsi que… la viande limousine. C’est une région que j’avais envie de connaître de par justement cette diversité de productions. Puis, ce poste me permet de me rapprocher des Landes. Info : Connaissiez-vous le Limousin ? P.d.G. : A Paris, j'ai été le chef du bureau de la sélection animale, où je me chargeais de génétique. Je suis donc venu quelques fois au pôle de Lanaud. Par ailleurs, j’ai occupé des fonctions de direction à l’IFCE, l’Institut français du cheval et de l’équitation, qui est fortement implanté à Pompadour en Corrèze. Le Limousin ne m’était donc pas totalement étranger. Info : Votre poste aurait pu être à Bordeaux, mais c’est finalement Limoges. Le vivez-vous comme une « punition » ? P.d.G. : J’aime beaucoup les villes de province en général, surtout en ayant habité la moitié de ma vie à Paris. Même si cela est perçu comme un handicap par certains, Limoges bénéficie d’être un peu éloignée des grandes voies de circulation. C’est une belle ville, où on peut tout faire à pied et prendre le temps de vivre. Info : Quel est exactement votre rôle ? P.d.G. : Nous sommes les « patrons » des lycées agricoles, où nous vérifions la conformité et l’équité des diplômes. Nous assurons en région le suivi des politiques économiques ministérielles, dont la PAC. Les ajustements nationaux se traduisent vers une orientation à l’égard de certaines productions. Nous gérons les problèmes de maladies animales, aux effets économiques dévastateurs, certaines étant transmissibles à l’homme. Nous travaillons avec les directions départementales des services vétérinaires et la direction départementale de la protection des populations. Nous avons également un volet « forêt », la Nouvelle Aquitaine étant la première région française pour la production de bois dans ses divers états. Sa gestion est complexe car une partie appartient à des propriétaires privés et l’autre est publique. En parallèle, nous effectuons des statistiques, des recensements pour donner une photo exacte de l’agriculture et de ses filières. Info : Quels sont les dossiers importants à moyen et long terme pour la DRAAF Nouvelle Aquitaine ? P.d.G. : Nous souhaitons pouvoir avoir une meilleure exploitation de la forêt afin qu’elle ne dépérisse pas, avec un appauvrissement du bilan carbone de la planète. Par ailleurs, la Nouvelle Aquitaine accuse un nombre de cas de tuberculose bovine (0,1%) trop important avec de gros foyers en Dordogne et dans les Pyrénées atlantiques, ainsi qu’un cas en Corrèze. Nous avons enregistré 69 foyers dans les douze départements. Nous rencontrons des difficultés pour l’enrayer car il s’agit d’une myco-bactérie insidieuse avec des animaux porteurs sains et des faux-positifs au niveau des tests. En Haute-Vienne, nous préparons la réforme de la PAC qui aura lieu en 2020, afin de protéger les troupeaux allaitants. Nous voulons défendre les animaux d’élevage sur nos territoires et notamment en Limousin. Propos recueillis par Anne-Marie Muia Photo © D.R.
0 commentaires