Phaly Chum « Médisport est un parcours de soin adapté aux sportifs pros et amateurs »
[caption id="attachment_231554" align="aligncenter" width="778"] « L’OMS a classé l’inactivité comme 4e facteur de risque de mortalité au niveau mondial ».[/caption]
Depuis quelques semaines, le site Chénieux de la Polyclinique de Limoges possède un nouveau pôle de médecine du sport, Médisport, dédié aux sportifs amateurs comme professionnels. Rencontre avec le Dr Phaly Chum, qui a impulsé ce projet.
Info Magazine : Quel est votre parcours professionnel ? Dr P.C. : J’ai grandi à Saint-Léonard-de-Noblat et j’ai suivi des études de médecine à la faculté de Limoges. Le premier poste que j’ai occupé était urgentiste à Saint-Junien jusqu’en 2002, où j’ai intégré le SDIS (service départemental d’incendie et de secours), à la suite du concours de médecin sapeur-pompier professionnel. En 2013, j’ai été nommé médecin chef. Puis, j’ai décidé de me mettre en disposition afin de créer Médisport avec la Polyclinique de Limoges. Le pôle de médecine du sport a officiellement ouvert le 27 mars dernier. Pour moi, il s’agit d’un réel défi ! Info : Pourquoi avoir choisi la médecine du sport ? Dr P.C. : J’ai été pompier, ce qui implique une activité sportive et une bonne condition physique. Médecin du sport me permet de concilier activité physique et santé auprès de patients, de sportifs amateurs comme professionnels. Pour ce faire, j’ai validé un DESC de médecine du sport et je me suis spécialisé dans la physiologie du sport. Avant la fin de l’année, un deuxième médecin du sport viendra renforcer l’équipe. Info : Pourquoi avoir voulu créer ce pôle ? Dr P.C. : En Haute-Vienne comme dans l’ancien Limousin, de nombreux sportifs amateurs comme professionnels choisissaient d’être soignés à Bordeaux ou en Midi-Pyrénées, car nous n’avions pas un vrai réseau de prise en charge avec un parcours de soin adapté. Il existe des pathologies spécifiques au sport, il est donc nécessaire d’orienter le patient vers le bon spécialiste. Une façon de lutter contre la médecine de nomadisme. Info : En quoi consiste Médisport ? Dr P.C. : Ce pôle est entièrement dédié à la médecine du sport avec en un seul lieu, essentiellement à la Polyclinique de Limoges, un plateau technique rassemblant un large panel de compétences médicales et paramédicales : cardiologie, orthopédie, pneumologie, radiologie, rhumatologie, urgences, kinésithérapie, ostéopathie, psychologie, podologie... Au total, ce sont une trentaine de professionnels de santé de divers horizons. Des spécialistes qui eux-mêmes pratiquent un sport, ce qui s’avère être un atout pour dialoguer avec un patient sportif exigeant. A titre personnel, je pratique le marathon depuis 14 ans et le trail depuis 4 ans de façon assez intense. Info : Quels sont les bienfaits de la pratique d’une activité sportive ? Dr P.C. : Le sport permet de rompre l’isolement social et est un échappatoire au stress au travail, par exemple. L’activité physique est un bienfait reconnu socialement. L’OMS a classé l’inactivité comme 4e facteur de risque de mortalité au niveau mondial. La prévention par le sport doit se généraliser dans la pratique médicale comme une action de santé publique. Le sport-santé, qui fait l’objet d’une prise de conscience en France, est une activité grandissante, s’inspirant notamment des pays nordiques. En Norvège, de 2006 à 2016, le nombre de patients suivis en sport-santé est passé de 10.000 à 100.000. Info : Avez-vous quelques conseils à donner à nos lecteurs pour conserver leur capital santé par l’activité physique ? Dr P.C. : En sport-santé, il y a des conseils de prévention primaire, comme faire un peu d’activité physique pour éviter les maladies, pour lutter contre l’arrivée précoce de certaines pathologies (diabète type II…), et de prévention secondaire/tertiaire quand la maladie s’est déjà déclarée, afin entre autres, de limiter les effets et les déséquilibres liés à la prise de médicaments. L’activité physique fait, par exemple, baisser de 30% le nombre de récidives du cancer du sein. Le sport, c’est d’abord du plaisir à faire avec… le sourire, puis de la compétition. Contre les autres et contre soi-même que tout le monde peut réaliser, car il n’y a pas d’âge pour vivre et bouger. Propos recueillis par Anne-Marie Muia Photo © D.R.
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