Les Petits Ventres à la diète ?
[caption id="attachment_223031" align="aligncenter" width="800"] La Frairie des Petits Ventres fait partie du patrimoine culturel, festif et gourmand de Limoges (© Thierry Laporte/Ville de Limoges)[/caption]
Après l’incendie du 17 février dernier rue de la Boucherie à Limoges, l’organisation de la Frairie des Petits Ventres, qui a traditionnellement lieu le troisième vendredi d’octobre, demeure incertaine…
Limoges, sa gare des Bénédictins, sa porcelaine et… sa Frairie des Petits Ventres. Une fierté à la fois historique, culturelle et gourmande, que toute une région, que dis-je tout un pays nous envie, les chaînes nationales de télévision ayant même réalisé des reportages pour leurs journaux sur cette manifestation hors du commun.Un brin d’histoire
La Frairie des Petits Ventres a été créée en 1973, par l'association Renaissance du Vieux Limoges, fondée la même année. Elle avait pour but d'empêcher un projet de destruction suivie de reconstruction moderne du quartier de la Boucherie. La foule rassemblée lors de cette première édition a dépassé les espérances des organisateurs et a suscité l'abandon du projet. Lors de l'inauguration officielle de la Frairie (à 19h, alors que le marché est ouvert avant midi), la statue de Notre-Dame-de-Pitié dite aussi Notre-Dame-des-Petits-Ventres, est portée en procession. Il s’agit d’un rappel de la tradition des dames bouchères de la rue de la Boucherie, qui, au XIXe siècle, fêtaient la Vierge sous ce nom, le 15 septembre. A cette date, la fabrication des produits de triperie recommençait, après une interruption durant les chaleurs de l’été. Parmi ces produits figuraient les « petits ventres », estomacs d'agneaux farcis avec des pieds d’agneaux. Aujourd’hui, les commerçants de la pittoresque rue de la Boucherie et les propriétaires peuvent donc déballer devant chez eux, soit une quarantaine d’étals l’année dernière. Côté papilles, y sont présentés les produits typiquement limougeauds, essentiellement fabriqués à base de tripes comme le girot, les amourettes (testicules de mouton), le boudin aux châtaignes ou encore la tête et fraise de veau entre autres, le pâté de pommes de terre et bien sûr la fameuse spécialité éponyme de la manifestation. Des pâtissiers et boulangers vendent des préparations salées telles que les galetous (galettes au blé noir) mais également sucrées, comme des beignets, du burgou (gâteau à la châtaigne), le treipaïs, le clafoutis, la flognarde et autres mets limousins à faire saliver. [caption id="attachment_223032" align="aligncenter" width="800"]
Après l’incendie
Six arrêtés municipaux ont été pris en février et mars pour évacuer et sécuriser les lieux, contraindre les propriétaires et leurs assurances à agir rapidement, organiser l’accès aux lieux des experts. Plusieurs réunions de travail, tant avec ces derniers et les assureurs, se sont déroulées depuis. La Ville a maintenu la pression de façon à éviter l’enlisement du dossier et accélérer le déblaiement des gravats en vue de la consolidation des façades puis de la reconstruction des immeubles... Dans les jours qui ont suivi le sinistre, la municipalité a mis en place une tour d’étaiement. de façon à rouvrir rapidement la rue de la Boucherie à la circulation piétonne et conserver les façades historiques. Depuis lors, pas moins de trois expertises ont été réalisées en mars pour valider les mesures conservatoires. [caption id="attachment_223033" align="aligncenter" width="800"]
Et maintenant ?
« J’attends des réponses positives par rapport à une assurance, car je ne veux prendre aucun risque par rapport à l’échafaudage. Sera-t-il toujours dans la rue en septembre ?, s’interroge Bernadette Cibot-Mausset, la présidente de la confrérie Notre Dame-de Pitié. Ça m’agace car j’ai l’impression que les choses ne vont pas assez vite au niveau des architectes, des experts ». « Pour l’instant, c’est le statu quo. Nous attendons et il n’y a rien de neuf. Je suis un peu déçue. Nous sommes toujours dans l’incertitude mais nous voulons essayer de trouver une solution », explique-t-elle à la suite d’une réunion qui s’est tenue lundi dernier, le 28 mai, en mairie de Limoges, rassemblant la Préfecture de la Haute-Vienne, le SDIS, les services techniques de la Ville, et Sarah Gentil. [caption id="attachment_223034" align="aligncenter" width="800"]
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