RCF Limousin : Yves Pagès et Xavier Dur-ringer dans « Vies d'Envies »
L'un - Yves Pagès - et l'autre - Xavier Durringer - comptent au moins un point commun : leur année de naissance, 1963, marquant le début d'une décennie d'une extrême richesse. Le destin a fait du premier un écrivain, dramaturge, comédien et éditeur, et le second un cinéaste, scénariste, dramaturge, metteur en scène et écrivain. Deux vrais caractères. Jusque-là, ils s'appréciaient sans s'être rencontrés. C'est chose faite depuis ce « Vies d'Envies », avec, à la clé, des désirs de se retrouver et de travailler ensemble... Avant de s'immerger dans l'écriture, Yves Pagès a été pion, veilleur de nuit, libraire, pigiste, magasinier, vacataire à l'Université Paris 8. Depuis 1990 et « La police des sentiments » chez Denoël, il a aligné une dizaine d'oeuvres de fiction, collaboré à divers ouvrages collectifs et revues. Auteur d'un oratorio et de dramatiques pour France Culture, il codirige depuis 2009 les éditions Verticales qu'il avait ralliée dès 1997 comme simple auteur ; on lui doit, entre autres, la publication en 2011 de « Mémoires de l'inachevé », volume posthume de textes de l'écrivaine et porte-drapeau des prostituées Grisélidis Réal dans l'oeuvre de laquelle, à Limoges, Andrée Eyrolle puis Michel Bruzat puisèrent matière à théâtraliser d'émouvants monologues. En marge de son intérêt pour le « street art », Yves Pagès a collationné quantité de graffitis qu'il a consignés dans un volume paru fin 2017 aux éditions de La Découverte, « Tiens, ils ont repeint : 50 ans d'aphorismes urbains de 1968 à aujourd'hui » ; parallélement, début janvier, il a publié « Encore heureux » (éd. de L'Olivier), l'histoire d'un paumé prêt à toutes les incartades. Le parcours de Xavier Durringer, lui, s'est davantage inscrit dans une famille, une bande, une troupe, aiguillonné par le désir de raconter la vie des exclus, des « bipèdes peu ordinaires ». Plus d'une vingtaine d'ouvrages constituent, depuis 1988, sa bibliographie, en particulier « Making of », le petit dernier (éd. Le Passage). Pour le petit écran, Durringer a réalisé une dizaine de téléfilms dont « Les vilains » tourné avec Florence Thomassin en 1999 en Hte-Vienne et « Rappelle-toi » en 2015 où il avait confié un beau rôle dramatique à Line Renaud. Au cinéma, de manière identique, il a marqué un territoire singulier au fil de « La nage indienne » avec Karin Viard, « J'irai au paradis car l'enfer est ici » avec Claire Keim, « Chok-Dee » le dernier film de Bernard Giraudeau en 2005, et, dans un tout autre style, « La conquête », en 2011, un pamphlet sur Sarkozy avec Denis Podalydès. Son nouveau film, le prometteur « Paradise Bitch » (« Beach » ?...), tourné en Thaïlande, est annoncé pour le 24 octobre et pourrait figurer dans la sélection des 3° Rencontres cinés de Limoges, une ville que Durringer connaît bien puisque il y installa sa compagnie La Lézarde, jouant notamment « Surfeurs » en 1997 à L'Union ; une troupe qui rayonna aussi en Creuse et en Dordogne. Après « Histoires d'Hommes », il ne serait pas étonnant que Michel Bruzat investisse à nouveau un de ses textes... En bonus : la Québécoise et Limousine de cœur Fabienne Thibeault, figure de proue d'une soirée « Starmania » le samedi 9 juin au Centre culturel de La Souterraine. « Vies d'Envies », de Chris Dussuchaud, sur RCF Limousin : jeudi 7 juin de 20 h à 22 h, rediffusion dimanche 10 de 16 h à 18 h (99.6 à Limoges, 100.2 à St-Yrieix, 107.4 à Bellac, 105.8 à St-Junien, 95.8 à Guéret, 89.4 à Aurillac, 91.4 à Brive, 106.9 à Tulle et Egletons, 102 à Ussel, 89.3 à Argentat).
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