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« Je n'aime pas qu'on dénigre Limoges » Jean-Marie Martial de Catheu

21h36 - 10 juin 2018 - par Info Haute-Vienne

Greeter à l'Office de Tourisme Intercommunal de Limoges, Jean-Marie Martial de Catheu propose des visites guidées hautes en couleurs.

Info. Qu'est-ce qu'un greeter ? Jean-Marie Martial de Catheu. Le greeter qui signifie « hôte » est un bénévole qui accueille gra-tuitement des touristes qui souhaitent découvrir la ville différemment en compagnie d'un habitant. Et il n'y a pas que des jeunes greeters car il faut connaître pas mal de choses pour faire ces visites. J'ai passé du temps à la bibliothèque pour étudier l'histoire de la ville et des familles m'ont raconté des tas de trucs marrants que je ne peux pas toujours dire. I. Pourquoi avez-vous choisi d'être greeter ? JMMDC. J'ai vu une annonce dans le journal, je n'ai rien dit à ma femme qui m'a dit « Toi qui est bavard, cela te conviendrait parfaitement et tu connais des tas d'histoires sur les quartiers ». J'hésitais car je ne voulais pas que les visites soient à dates fixes afin de rester totalement libre, ce qui est le cas. Je me suis présenté à l'Office de Tourisme qui m'a sélectionné. Limoges est ma ville natale, j'appartiens à une vieille famille équine installée à Texonniéras. La famille de ma femme fait partie des six familles de la rue de la Bouche-rie, elle est confrère de Saint-Aurélien et je suis confrère de Saint-Martial. Je suis amou-reux de ma ville et je n'aime pas qu'on la dénigre. Enfin, j'ai toujours fait du bénévolat. J'ai commencé les visites il y a quatre ou cinq ans, j'en fais une dizaine par an par groupes de six. I. Quel est l'intérêt de faire appel à un greeter plutôt qu’à un guide ? JMMDC. Avec moi, la balade est plus folklorique ! Je m'adapte aux envies des touristes au cours de la visite. S'ils veulent s'arrêter dans une pâtisserie ou un magasin de porce-laine, c'est possible, je ne suis pas tenu par un horaire contrairement à un guide car un autre groupe l'attend. Et j'ai un gros avantage, lorsqu'on me pose une question piège, je peux répondre que je ne sais pas comme dernièrement à propos de la datation de la statue de Sainte Catherine de Sienne. J'ai répondu que l'important est qu'elle soit belle. I. Avez-vous un circuit de prédilection ? JMMDC. J'aime faire découvrir le quartier gaulois, c'est à dire, la rue de la Boucherie, les Halles, les Places de la Motte et Saint-Michel, puis le Présidial, la rue Adrien Dubou-ché, le Pavillon du Verdurier, la rue du Temple, la rue des prisons, la rue Monte à Regret... Il y a tellement de choses à raconter, la balade peut durer la journée. Et si les personnes le souhaitent, elles m'accompagnent aux Halles pour la pause déjeuner. Parfois, il suffit de lever le nez pour découvrir des choses que l'on ne voit pas comme ce gnome sur la façade de l'ancien magasin Gorse qui surveille la rue. Le plus drôle, c'est que M. Gorse l'a installé très récemment. I. Qu'est-ce qui intéresse les touristes ? JMMDC. Ils m'interrogent beaucoup sur Saint-Martial, les confréries, les ostensions, le Mal des Ardents, la porcelaine et les émaux. Leurs profils sont très variés, leur point com-mun étant la curiosité intellectuelle. La dame la plus âgée avait 92 ans, elle a suivi une balade de 10 km sans problème. Quant aux enfants, je leur raconte des gnorles pour les intéresser à l'histoire de la ville (NDLR : blague en occitan). I. Avez-vous des secrets à nous dévoiler ? JMMDC. Au Présidial, lieu de justice, étaient enfermés les prisonniers hommes et femmes. Deux grandes fenêtres à barreaux sont visibles en sortant de la rue Adrien-Dubouché. Rue de La Croix Verte, vous verrez bien une croix verte en céramique mais surtout de belles villas portant des noms de femmes comme la villa Suzanne, avec deux escaliers pour ne pas se croiser et un grand salon. Elles servaient de maisons de passe. Corinne Mérigaud

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