RCF Limousin : Odile Sankara dans « Vies d'Envies »
Invitée du récent 2° Festival international des Ecoles et académies de théâtre du 12 au 16 juin au Théâtre de l'Union à Limoges, Odile Sankara a favorisé l'éclosion et l'épanouissement d'évidentes dispositions pour l'art dramatique en croisant les routes de bons guides et en tirant le meilleur parti de leur enseignement, de leurs judicieux conseils. Etudiante en lettres à l'université de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, elle effectua ses premiers pas sous la férule d'Amadou Bourou, fondateur, directeur et metteur en scène de la Compagnie Feeren créée en 1991. Ticket gagnant ! Très vite, elle se fait remarquer, obtenant une résidence de 2002 à 2007 à la scène nationale de Belfort où elle rencontre Ezequiel Garcia-Romeu et surtout Jean Lambert-wild qu'elle baptisera fraternellement « Waké »... Séduite par la démarche artistique du futur directeur du Centre dramatique national de Limoges, elle définira avec lui un cadre de formation et de création qui la conduira au festival d'Avignon. Une troisième rencontre déterminante s'inscrira en 2003 au Théâtre des Amandiers à Nanterre où Jean-Louis Martinelli la propulsera sur les grandes scènes internationales, spécialement dans le personnage de Médée promené en Afrique, en Europe de l'Est et en Amérique latine ; cheminant avec Martinelli jusqu'en 2015, elle ne s'interdira pas de diversifier ses expériences, notamment avec Moïse Touré, et en investissant à l'envi l'oeuvre de Marguerite Duras et les textes et poésies d'Aimé Césaire. Co-fondatrice en 1996 de l'association « Talents de Femmes » destinée à encourager les vocations littéraires des collégiennes et lycéennes burkinabé, Odile Sankara, actrice, dramaturge et metteur en scène, poursuit à sa manière, par le biais du théâtre, la lutte initiée par son frère aîné Thomas Sankara, le « Che africain », président du « pays des hommes intègres », le Burkina Faso (ex-Haute-Volta) d'août 1983 jusqu'à ce funeste 15 octobre 1987, jour de son assassinat à 37 ans ; une icône africaine éprise de justice sociale, engagé dans la lutte contre la corruption et l'émancipation des femmes ; devenu gênant pour les néo-colonialistes, à l'image de Patrice Lumumba son sort fut réglé de manière expéditive par des commanditaires et hommes de main dresté dans l'ombre. A Limoges, la semaine écoulée, Odile Sankara a mis en scène un beau texte d'un auteur burkinabé, Aristide Tarnagda, « Façons d'aimer » interprété par Victorine Sawadogo, une prometteuse jeune comédienne de l'Ecole nomade Kandima, de Ouagadougou : une voix étranglée dans plusieurs cris, en particulier ceux d'un juge assoiffé de vérité. Jeux de miroir... « Vies d'Envies », de Chris Dussuchaud, sur RCF Limousin : jeudi 21 juin de 20 h à 22 h, rediffusion dimanche 24 de 16 h à 18 h (99.6 à Limoges, 100.2 à St-Yrieix, 107.4 à Bellac, 105.8 à St-Junien, 95.8 à Guéret, 89.4 à Aurillac, 91.4 à Brive, 106.9 à Tulle et Egletons, 102 à Ussel, 89.3 à Argentat).
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