Un dispositif inédit de sécurisation des professionnels de santé
Plusieurs partenaires ont signé un avenant au protocole d’accord sur la mise en œuvre d’un dispositif de sécurisation des professionnels de santé.
Comment protéger efficacement les professionnels de santé ? Différents partenaires (préfecture de la Haute-Vienne, Parquet, CHU, ARS Nouvelle-Aquitaine et Ordre des médecins) viennent de signer un accord, qui prévoit les modalités de mise en œuvre d’un dispositif électronique d’alarme inédit en France, pouvant être actionné par les médecins et permettant de les géolocaliser s’ils désirent un secours.
« La sécurité est l’affaire de tous. En l’occurence, les médecins ont réfléchi à un dispositif simple. L’Etat est là pour appuyer et amplifier les efforts de tous ceux qui ont de bonnes idées » a expliqué Raphaël Le Méhauté, le préfet de la Haute-Vienne.
Un dispositif expérimental
Le protocole sur la sécurité des professionnels de santé signé le 9 octobre 2015 prévoit que « des travaux complémentaires pourraient être menés en vue de mettre en place dès que possible un dispositif électronique d’alarme géolocalisée, pour faciliter une intervention rapide et efficace des patrouilles de police ou des unités de gendarmerie ».
A cet effet, l'association Securimed 87, une émanation du conseil de l’Ordre départemental des médecins, a proposé d’expérimenter un bouton-poussoir d’alerte discret et simple, relié au téléphone, et permettant, en cas de menace, d’agression ou en situation d’insécurité, un appel automatique au centre d’information et de commandement (CIC) de la police nationale et simultanément au SAMU 87.
Cette expérimentation, qui est en place depuis le 1er avril dernier sur Limoges intra muros, pourrait être étendue à l’ensemble de la Haute-Vienne voire à d’autres départements en France.
Quelle procédure ?
L’appui sur le bouton-poussoir d’urgence entraîne la double-transmission d'un message électronique au CIC et au SAMU. Ce message entrant contient le nom du médecin, son numéro de téléphone et les coordonnées GPS.
A ce stade de la procédure, le SAMU écoute le téléphone portable du médecin sans que celui-ci n’ait à intervenir (activation à distance du micro du téléphone) et procède à la levée de doute sur une éventuelle mauvaise manipulation. Si aucun son n'est perçu, le SAMU émet un contre-appel. Si le doute persiste, celui-ci appelle le 17 et communique dans le même temps le lien Googlemaps vers le lieu de l’incident au commissariat.
Puis, le CIC appelle une patrouille de police (onze patrouilles à Limoges) proche du lieu de l’incident en vue de son intervention rapide (en principe en 5 minutes).
Ce dispositif d’alerte est là pour sécuriser les déplacements des médecins afin de leur permettre d’assurer leur mission de service dans les meilleures conditions. Une quarantaine de praticiens limougeauds, assurant les services de garde de nuit et du week-end, en est déjà équipée.
Le conseil de l’Ordre des médecins de la Haute-Vienne a enregistré 18 déclarations d'incidents en 2016, et autant en 2017 : des incivilités, des agressions verbales et des actes de violences physiques assez importants. En revanche, ce chiffre grimpe à un millier de déclarations d'agressions à l’échelon national, dont 600 envers des généralistes.
Anne-Marie Muia
Photo © D.R.
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