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Si toi aussi tu m’abandonnes…

14h10 - 16 juillet 2018 - par Info Haute-Vienne

Chaque année en France, 60.000 animaux sont abandonnés sur la route des vacances. Or, se débarrasser de son chien ou son chat sur la voie publique est un délit. Monstrueux. Car il n’y a pas d’autre mot, si ce n’est certains qualificatifs très vulgaires et que la décence interdit d’écrire dans ces pages. Malgré les campagnes de sensibilisation organisées par diverses associations, on estime à 100.000 animaux abandonnés tous les ans dont 60.000 en été, essentiellement des chiens et des chats, alors même que la France compte 12,7 millions de chats et 7,3 millions de chiens, ce qui la classe en tête des pays d’Europe possesseurs d’animaux de compagnie. Si durant l’année, les abandons se manifestent par une arrivée massive d’animaux dans les refuges et par un grand nombre de toutous et matous, de chiots et chatons, retrouvés dans les rues, les raisons s’avèrent multiples : l’arrivée d’un bébé, le manque de temps, des soucis financiers, des allergies, un déménagement, la maladie, des problèmes de comportement… Mais en juillet et en août, à l’heure où les Français préparent leurs congés estivaux, certains réfléchissent sérieusement à la manière dont ils vont abandonner leur fidèle compagnon, devenu trop encombrant pour les vacances.

Etre vivant doué de sensibilité

L’Assemblée nationale a voté en lecture définitive le 28 janvier 2015 le projet de loi relatif à la modernisation et à la simplification du droit et des procédures dans les domaines de la justice et des affaires intérieures. L’animal est désormais reconnu comme un « être vivant doué de sensibilité » dans le code civil (nouvel article 515-14). Si le code rural et le code pénal reconnaissaient déjà les animaux comme « des êtres vivants et sensibles », le changement ainsi opéré inscrit le droit dans une volonté d’harmonisation entre les textes. Les animaux (qu’ils soient domestiques, sauvages apprivoisés ou tenus en captivité) tendent à être davantage protégés contre les mauvais traitements.

Deux ans de prison et 30.000€ d’amende

Plusieurs sanctions pénales sont prévues en cas de mauvais traitements, d’abandon, de sévices graves et d’atteintes à la vie ou à l’intégrité de l’animal. En droit français, l’abandon d’animal est un délit pénal selon l’article 521-1 du code pénal, de même gravité que les sévices graves ou actes de cruauté. Le propriétaire qui abandonne son animal peut être puni de deux ans de prison et de 30.000€ d’amende. Le juge peut prononcer, à titre complémentaire, l’interdiction définitive ou provisoire de détenir un animal. En cas de condamnation du propriétaire ou si le propriétaire est inconnu, le tribunal peut décider de remettre l’animal à une association de protection animale. Un chien ou un chat a des droits, un maître a des devoirs.   Anne-Marie Muia

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