Jean-Michel Leygonie « Eclats d’Email fait la part belle aux espoirs et aux découvertes »
[caption id="attachment_232890" align="aligncenter" width="769"] « Le festival est l’un des quatre ou cinq plus importants en Nouvelle Aquitaine »[/caption]
Du 15 au 25 novembre à Limoges a lieu la 13e édition du Festival Eclats d’Email. Rencontre avec Jean-Michel Leygonie, le directeur artistique.
Info : Quel bilan dressez-vous du festival 2017 ? Jean-Michel Leygonie : L’édition précédente a été très satisfaisante avec 5.600 entrées payantes, ce qui constitue une petite progression. Tous les concerts, quels que soient les lieux de représentation, ont été vecteurs d’émotion car nous avons accueilli des musiciens généreux. Les trois matinales, avec des concerts à 6h45, qui étaient la nouveauté de l’an passé, ont été une réussite. D’ailleurs, nous les avons reprogrammées cette année. Info : Cela fait partie des nouveautés de cette édition 2018 ? J.-M.L. : En effet, nous n’avons pas trois mais cinq matinales à 6h45, proposant toujours la même formule avec un concert solo de 45 minutes, à l’heure du petit-déjeuner avant d’aller travailler. Outre la proximité avec l’artiste, je pense que le côté inattendu séduit. Deux ont lieu au cloître franciscain If, les 16 et 17 novembre, et, nouveauté, trois sont programmées au Four des Casseaux, les 22, 23 et 24 novembre. Info : Comment définiriez-vous la programmation ? J.-M.L. : La programmation affiche des grands noms, comme Ron Carter qui avait envie de revenir depuis son passage en 2011, David Murray & Saul Williams, Mélanie de Biasio, Don Bryant… alors que nous avons la même enveloppe budgétaire de 200.000 € environ : 45.000 € de financements publics, 55.000 € de billetterie, 90.000 € de partenariats et mécénat, soit un budget de 190.000 € sans les « valorisations », c’est-à-dire les prestations en nature offertes par les partenaires, notamment pour la logistique. Info : Quid des artistes régionaux ? J.-M.L. : Outre Cassius Lambert, Sylvia Ribeiro Ferreira et Anthony Joseph (voir notre édition du 15 octobre), nous pouvons citer Gaël Rouilhac. En 2004, il crée « Latcho Dives », mélange style traditionnel, compositions et influences musicales be-bop. Il fait la première partie de Biréli Lagrène en 2007 à l’occasion du festival. Les collaborations et les rencontres favorisent un travail d’écriture et de composition très intéressant. Il présente un premier trio sous son nom au Festival Eclats d’Email Jazz Edition, accompagné de l’accordéoniste Roberto Gervasi et du violoniste Thomas Kretzschmar. Dès 2015, il commence à travailler avec la violoniste Caroline Bugala. Pour la première fois, il propose ses compositions en solo. Puis, il y a Uriel Herman, dont les apparitions en France sont encore rares. La venue de son quartet est programmée avec la sortie de son premier album signé sur Laborie Jazz, avec l’immense plaisir d’accueillir à nouveau Avri Borochov dont la notoriété internationale ne cesse de grandir. Info : Le Festival, ce sont également des expositions photos, quatre concerts à la BFM… J.-M.L. : C’est aussi une rencontre entre l’orchestre de jazz du conservatoire régional de Limoges et Frédéric Manoukian, chef de file des orchestres de jazz français. Il partagera avec les élèves sa grande expérience. Par ailleurs, l’Ambassade est notre jazz club officiel avec cinq concerts de haut niveau programmés de 22h30 à 1h du matin. Info : Comment expliquez-vous le succès du Festival Eclats d’Email ? J.-M.L. : Aujourd’hui, le festival est l’un des quatre ou cinq plus importants en Nouvelle Aquitaine. Nous mettons très souvent en avant de jeunes artistes-compositeurs, pas ou peu connus. Certains d’entre eux sont sur le label Laborie Jazz, et la grande majorité sort du lot, comme Anne Paceo, Paul Lay, Emile Parisien, Itamar Borochov, Lorenzo Naccarato… En fait, les professionnels du jazz voient un travail de fond qui allie un festival local et un label national. Eclats d’Email fait la part belle aux « jeunes » compositeurs, aux espoirs et aux découvertes… Propos recueillis par Anne-Marie Muia Photo : Jean-Baptiste Millot
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