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Black Friday, Cyber Monday et autres anglicismes

00h00 - 19 novembre 2018 - par Info Haute-Vienne

Ce vendredi, c’est le Black Friday. Quézako ? Un brin d’histoire pour tout comprendre et faire… de bonnes affaires.

Sur de nombreux sites internet et grandes enseignes (quoique chacun est libre d’y participer), les panneaux annonciateurs ont fleuri : ce vendredi, le 23 novembre, c’est le Black Friday… Bon ok, je parle javanais… Décryptage.

Aux Etats-Unis

Le Black Friday (littéralement vendredi noir) désigne le lendemain du repas du jeudi de Thanksgiving, un grand jour de soldes pour lancer la saison des achats aux États-Unis. De fait, c'est toujours un vendredi. Dans la presse, le terme a été utilisé pour la première fois dans un article en 1951, qualifiant pour les employeurs le week-end long que leurs ouvriers voulaient prendre (ils posaient un jour de congé ce vendredi), le terme indiquant par conséquent les bouchons sur les routes. Dans la même optique, les policiers parlaient ainsi de leurs heures supplémentaires pour ce fameux week-end de festivités. Donc des connotations plutôt négatives, historiquement. Puis dans les années 1960, l’expression a qualifié l'achalandage piétonnier et automobile lors du début des emplettes de Noël. Plus tard, les commerçants ont utilisé « Black Friday » afin de spécifier la « sortie du rouge » de leurs comptes pour « retourner dans le noir » : on relate qu'à une époque où la comptabilité était tenue à la main, les comptes étaient écrits en rouge, car déficitaires, toute l’année jusqu’à ce fameux vendredi. Les achats du lendemain de Thanksgiving permettaient de sortir « du rouge », faisant passer les comptes en positif, ce qui permettait de les écrire à l'encre noire, d'où le terme de vendredi noir.

En France

Le Black Friday français se passe principalement sur Internet. « 87% des participants au vendredi noir ont l'intention de faire leurs achats en ligne, contre 47% en magasin », explique Jamila Yahia-Messaoud, directrice du département consumer insights de Médiamétrie sur la base d'une enquête réalisée en octobre 2018 sur 3.710 internautes. Dans le top 3 prévus cette année, figurent les vêtements, les chaussures et les accessoires de mode (49%), les jeux et les jouets (36%) ainsi que les biens techniques et électroménagers (33%). C'est une particularité française car aux États-Unis, le vendredi du Black Friday, les grosses promotions ont lieu dans les commerces ayant pignon sur rue uniquement, et c'est seulement le lundi suivant, appelé le Cyber Monday, que les commerçants cassent les prix sur internet. En France, le Cyber Monday existe également, mais il a moins de sens puisque tout se passe essentiellement sur la Toile du vendredi au lundi. Cette période est d'ailleurs appelée la « Cyber-Week ».

1,3 milliard d’euros

En 2017, le Black Friday prend une dimension plus importante avec de nombreuses publicités ciblant cet événement commercial, aussi bien sur des affiches, qu'à la radio ou dans la presse. De nombreux articles en parlent dans tous les types de médias, presse, TV et radio. L'événement n'a plus lieu uniquement sur internet mais de plus en plus dans des enseignes physiques, comme il s'agissait des soldes. « Du Black Friday (23 novembre) au Cyber Monday (26 novembre), nous prévoyons un chiffre d'affaires généré de 1,3 milliard d'euros en 2018 », assure Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), la fédération représentative des e-commerçants en France.

French-Days

Fin mars 2018, six e-commerçants français lancent les French-Days, un évènement similaire au Black Friday américain. De nombreuses réductions sont annoncées pendant quelques jours. L'objectif est de relancer l'activité pendant cette période creuse de l'année mais aussi de concurrencer l'américain Amazon. L'évènement est finalement suivi par d'autres boutiques, dont Amazon lui-même. Se déroulant un mois avant les soldes d’été, les French-Days devraient se reconduire chaque année. Reste à savoir si le consommateur, un peu perdu au milieu de tous ces rabais, offres exceptionnelles, ristournes, soldes, Black Friday et autres French-Days, ne sera pas lassé, tout en finalement ayant perdu la notion du « juste prix »… Anne-Marie Muia

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