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Franck Linol « J'ai toujours aimé raconter des histoires »

00h00 - 19 novembre 2018 - par Info Haute-Vienne

[caption id="attachment_225168" align="aligncenter" width="800"] « Un roman écrit à quatre mains avec mon collègue et ami Joël Nivard sortira dans un an »[/caption]

Précurseur et chef de file du polar limousin, Franck Linol a sorti en octobre dernier, chez son éditeur de toujours (Geste), son nouveau roman « Dernier rêve avant la mort ». Rencontre.

Info Haute-Vienne : Pourquoi souhaitiez-vous réaliser cet entretien dans le bar « L'Echanson » de la rue des Combes à Limoges ? Franck Linol : C'est un café populaire comme on n'en fait plus, à banquettes poussiéreuses et confortables. Mais surtout, c'était un lieu de rencontres et d'échanges d'informations entre policiers et journalistes dans les années 70. Info : Avez-vous toujours rêvé de devenir un écrivain, et particulièrement de polars ? F.L. : Pas vraiment. A la base, j'étais formateur à l'IUFM de Limoges. Mais je suis arrivé à un moment de ma vie où l'écriture est devenue importante, par besoin de défoulement mais sans doute aussi d'introspection. Ce qui est certain, c'est que j'ai toujours aimé raconter des histoires. J'appréciais déjà quantité de films et de romans policiers mais l'idée a dû germer quand j'ai découvert Henning Mankell, un romancier suédois et référence du genre, duquel je me suis beaucoup inspiré. J'ai commencé avant tout comme un loisir, puis j'ai éprouvé l'envie d'écrire pour être lu. Beaucoup de gens écrivent pour eux-mêmes, par fonction thérapeutique, mais chercher à transmettre et être édité, c'est un véritable passage à l'acte. J'ai eu la chance d'avoir mon premier roman publié en 2010, depuis je n'ai jamais arrêté. Info : Comment décririez-vous votre style d'écriture ? F.L. : Je suis un amoureux de ma région alors le côté historique et découverte tient une part importante dans mon œuvre. Mais je revendique avant tout une filiation du vrai polar. Contrairement au roman noir, mes histoires sont constituées de trois invariables que sont l'enquêteur, la victime et le criminel. Je reconnais que « Dernier rêve avant la mort » flirte aussi avec le roman d'espionnage. De plus, par souci de réalisme, j'entreprends de nombreux déplacements sur les lieux et de rencontres avec des procureurs ou des policiers. Au-delà de l'intrigue, j'assume d'interpeller sur l'évolution socio-politique de la société française. C'est important à mes yeux de témoigner des dérives qui entravent de plus en plus les libertés de chacun. Mon personnage, Dumontel, est un flic marginal au premier rang de la misère sociale. C'est pourquoi il porte un regard très critique sur la société d’aujourd’hui et ne peut s'empêcher d'exprimer certaines préoccupations. Info : Ce livre est la suite de votre série du célèbre inspecteur Dumontel. Alors que c'était jusque-là votre signature, vous faites voyager votre héros hors de son cher Limousin. Quelques explications ? F.L. : Pour cet onzième opus, j'ai ressenti la nécessité de sortir Dumontel de sa zone de confort. Il avait à mon goût suffisamment sillonné les terres limousines. J'avais aussi envie d'être raccordé à l'actualité et donc j'ai changé de décor pour le cadre de la Nouvelle Aquitaine. Je pense que je voulais également mettre en avant l'absurdité de cette énorme entité et les différences culturelles qu'elle contient. La façon de vivre n'est radicalement pas la même entre Bidart et Bort-les-Orgues. J'ai donc choisi une autre région à forte identité, que j'apprécie et que j'ai un peu parcourue, les Pays Basques. Mais une partie de l'intrigue se situe également au Maroc. Info : Quels sont vos futurs projets littéraires ? F.L. : La saga de l'inspecteur Dumontel va continuer. Un roman écrit à quatre mains avec mon collègue et ami Joël Nivard sortira dans un an. Nos personnages respectifs, Varlaud et Dumontel, tous deux vieux commissaires, seront embarqués dans une même affaire sur le Plateau de Millevaches. Mais le métier de romancier ne se limite pas uniquement à écrire. Je prends plaisir à aller dans la rue à la rencontre de mes lecteurs. Ainsi, j'organise régulièrement des apéros-polars ainsi que des cluedos géants afin d'agrandir l'univers de mes histoires. J'ai d'ailleurs le plaisir d'en élaborer un, le 15 décembre prochain au musée Adrien Dubouché de Limoges, en compagnie de la troupe de théâtre Asphodèle. Propos recueillis par Paul Herbach Photo : P.H.

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