Beaublanc : un projet pharaonique
00h21 - 26 novembre 2018 - par Info Haute-Vienne
[caption id="attachment_233305" align="aligncenter" width="800"] L'architecture du stade à l'anglaise est magnifique[/caption]
Le nouveau stade de Beaublanc a été inauguré officiellement et sportivement.
Six ans et deux municipalités. C’est le temps qu'il a fallu au nouveau stade de Beaublanc pour sortir de terre et pour accueillir sa première rencontre sportive.
Six ans de travaux, de péripéties, de rebondissements pour enfin voir un match, USAL contre Issoire, le 14 octobre dernier.
Six ans de problèmes de construction, de renforcements à grands coups de tiges métalliques et de dalles de béton pour pouvoir recevoir le public dans un espace sécurisé.
Projet (trop) ambitieux
Le stade de Beaublanc est dédié à l'équipe de rugby de l'USAL, qui évolue en Fédérale 2 (quatrième échelon national), et aussi occasionnellement des matchs de l'équipe de football du LFC, qui évolue en National 3 (cinquième échelon national). Aucune de ces deux équipes ne peut avoir la prétention de remplir les 14.000 places. « Lors des dernières rencontres, le taux d'occupation était de 2% de la capacité totale. Dans ce cas, pour rentabiliser, il faudrait mettre la place à 6.000 € », explique Sylvie Rozette, adjointe au maire en charge de la jeunesse et des sports. Alors que faire ? Il ne tient maintenant qu'aux deux clubs concernés d'obtenir de bons résultats dans les années à venir, en se servant de cet outil mis à leur disposition. Ainsi, ils pourront faire venir des équipes de renom et peut-être remplir le stade régulièrement.
Beauté
« La beauté du stade cache tous les surcoûts, toutes les difficultés, tous les problèmes que nous devons supporter. C'est un challenge que nous avons pris à bras le corps avec mon équipe municipale, pour faire en sorte que ce stade soit un lieu de promotion du sport », déclare Emile Roger Lombertie, le maire de Limoges. L'objectif est donc double : le stade doit être un outil de développement pour les clubs, et, en contrepartie, plus les clubs joueront à un haut niveau, plus cela attirera du monde ce qui permettra de réduire les coûts de construction. La présence des 21 loges est l'une des solutions, elles permettront de séduire de nouveaux partenaires qui pourront investir dans les clubs.
L'une des autres réponses apportées par la municipalité pour contrer le coût astronomique de cette construction, ce sont les équipements annexes qui serviront les jours de matchs, mais qui pourront également profiter à des organisateurs d’événements ou des sociétés qui souhaiteront y organiser des congrès.
[caption id="attachment_233306" align="aligncenter" width="800"] Emile Roger Lombertie, le maire, accompagné de Sylvie Rosette, l’adjointe en charge de la jeunesse et des sports[/caption]
Investissement
L'architecture de ce stade à l'anglaise est magnifique. L'intérieur est luxueux et raffiné et n'a rien à envier aux grandes salles de réception. Mais l’édile ne l'entend pas de cette oreille : « Quand la sagesse de la réflexion n'y est pas au départ, et la force non plus, la beauté ne peut achever cet édifice. On a demandé aux Limougeauds de payer cette lubie. A nous de rendre cet édifice vivant ».
Les investissements ne s'arrêtent pas là. En plus des 63 millions d'euros déboursés (11 millions de surcoût pour régler les problèmes de malfaçons), il faudra réinvestir dans 20 ans environ 10% du coût total pour maintenir le stade aux normes.
Ugo Chauviré
Photos : Yves Dussuchaud
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