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Interconsulaire : valeurs et priorités communes

00h00 - 21 janvier 2019 - par Info Haute-Vienne
Interconsulaire : valeurs et priorités communes
Un trio de présidents…

[caption id="attachment_233813" align="aligncenter" width="800"] Un trio de présidents…[/caption]

La semaine dernière, la Chambre de commerce et d’industrie de la Haute-Vienne, la Chambre de métiers et de l’artisanat ainsi que la Chambre d’agriculture ont organisé une cérémonie de voeux interconsulaires.

« L’année qui vient de se terminer avait démarré à grand renfort de réformes. Les consulaires sortent de ce mouvement déstabilisés, par la volonté du gouvernement d’alléger les charges des entreprises, et faire baisser celles de l’Etat en même temps. Nos ressources proviennent en partie de charges qui portent sur les entreprises et comme établissement public, nous sommes aussi considérés comme une charge de l’Etat. La double peine pour les corps intermédiaires, qui prêchent dans les deux cas pour ces impératifs : la réforme est certes nécessaire mais brutale. La gestion d’un établissement consulaire en 2018 ressemblait plus à un numéro de funambule qu’à un travail d’élu ! », a lancé Jean-Pierre Gros, le président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Haute-Vienne.

Jaune fluo

Impossible pour lui de ne pas évoquer les Gilets jaunes et leurs manifestations qui ont eu un impact lourd et direct sur l’activité, avec « six semaines de chaos et de saccages qui laissent un véritable sentiment de malaise pour la population. Et au-delà, une difficulté réelle pour le monde économique induite par des effets déjà mesurés, dont des pertes de chiffre d’affaires, mais aussi des effets différés à cause des tensions de trésorerie à venir, laissant planer de nouveaux risques sur l’emploi et l’économie. Je n’imaginais pas que la couleur fluo de nos surligneurs, portée sur des gilets ou décorant nos ronds-points, puisse à ce point déstabiliser notre démocratie ». Et Jean-Pierre Gros de constater : « La Haute-Vienne, c’est avant tout un formidable espace de vie. Trouvons conjointement les leviers de sa promotion, démontrons la créativité existante, la générosité, un accès à la propriété plus facile qu’ailleurs, une terre où on peut s’installer avec sa famille et développer un projet professionnel. Ensemble, nous devons avoir une vision globale d’avenir, même si la construction sociétale nous conduit à une gestion à très court terme et nous contraint aux résultats immédiats ». [caption id="attachment_233814" align="aligncenter" width="800"] Jean-Pierre Gros[/caption]

Escalier social

Enfin, pour cette nouvelle année qui commence, le président de la CMA 87 espère que « notre artisanat, que le monde entier nous envie grâce à ses savoir-faire d’excellence, sa gastronomie, ses métiers d’art, reste la première entreprise de France. Que la formation initiale, que porte depuis toujours notre secteur comme une valeur intrinsèque, reste l’escalier social ouvert à une jeunesse qui souhaite se construire un avenir. J’utilise volontairement le terme ‘‘escalier social’’, là où d’autres parlent d’ascenseur, certains esprits chagrins considérant que l’ascenseur social en France est en panne. Notre escalier artisanal, quant à lui, ne le sera jamais ».

Coopération

De nombreuses idées et valeurs communes ont été reprises par Jean-Marie Delage, le président de la Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne, qui a mis en exergue les avantages de la collaboration interconsulaire, qualifiée d’« exemplaire ». « Elle permet d’amplifier nos actions avec une mobilisation générale des acteurs économiques des territoires comme nous l’avons fait pour la feue LGV, et comme nous le faisons aujourd’hui pour la réalisation urgente de la liaison routière Limoges-Poitiers avec notre association Autoroute A147 Grand Ouest. L’avenir de l’agriculture passera aussi par le désenclavement vers l’ouest de notre territoire ». Il a continué : « Cette dynamique de modernisation et d’innovation favorisera le renouvellement des générations qui reste le défi commun et une responsabilité collective d’intérêt général. Plus que jamais, toutes les initiatives doivent converger pour renouveler les générations d’entrepreneurs. Dans cet esprit, les enjeux de l’apprentissage sont partagés. Malgré la modification des règles imposées par l’Etat, nous nous mobiliserons pour multiplier les contrats d’apprentissage dans nos entreprises, pour amplifier les réseaux des maîtres d’apprentissage afin de coller au mieux aux besoins d’emplois dans nos territoires ». [caption id="attachment_233815" align="aligncenter" width="800"] Jean-Marie Delage[/caption]

Qualité

La qualité a également été au coeur du discours de Jean-Marie Delage : « La mobilisation des trois consulaires nous conforte dans la politique des produits de qualité de la Haute-Vienne ». Il a ainsi cité AGRILOCAL pour l’approvisionnement des collèges et des maisons de retraite ou encore le Projet Alimentaire Territorial qui se décline avec la mise en place de maraîchers autour de Limoges et de l’approvisionnement local, permettant de « créer de la valeur ajoutée et de l’emploi ici ».

Dans les airs

Enfin, Pierre Massy, le président de la CCI de Limoges et de la Haute-Vienne, est revenu sur la complémentarité des réseaux consulaires, « un atout qui nous permet de porter d’une seule voix des projets forts et indispensables pour notre développement économique et pour le désenclavement de notre département par la route, par le rail et dans les airs ». S’il s’est réjouit des obligations de service public, devant intervenir début mars vers Lyon et Paris, qui « vont permettre de créer une dynamique favorable pour renforcer l’attractivité de notre département », il n’a pu que déplorer la suspension jusqu’en mars de la liaison vers Paris. [caption id="attachment_233816" align="aligncenter" width="800"] Pierre Massy[/caption]

Sur terre

La future loi d’orientation des mobilités prévoit d’améliorer le maillage du territoire en fiabilisant les dessertes ferroviaires et routières. « Autant dire que, dans notre département, le travail à accomplir est considérable… et urgent !, s’est-il exclamé. Après le mauvais coup porté à la LGV, il faut se remobiliser pour mettre notre département sur les rails de la modernité. C’est la seule solution pour attirer à Limoges des entreprises, et donc de l’emploi et de la consommation ».

A147

Mais la « marotte » de Pierre Massy est une autoroute concédée entre Limoges et Poitiers. L’association Autoroute A147 Grand Ouest a été créée en juin dernier par pratiquement l’ensemble du monde patronal, autour de la Chambre d’agriculture, de la CCI et de la CMA, pour porter ce projet. « L’attractivité de la Haute-Vienne est intimement liée à son désenclavement et à sa modernisation. L’attentisme et les tergiversations ont trop duré. Il est maintenant temps d’aller de l’avant ! La RN147 actuelle est une route absolument stratégique qui souffre aujourd’hui de trois maux majeurs : sa dangerosité, sa densité de circulation et le mauvais état de certaines chaussées », a détaillé le président de la CCI 87. Le premier comité de pilotage de l’étude de faisabilité de la mise en 2x2 voies de la liaison Limoges-Poitiers s’est tenu le 15 octobre dernier à la préfecture de Limoges. Le contrat de plan État-région prévoit pour l'instant la réalisation de 6,5 km de 2x2 voies au nord de Limoges. « Ce projet, qui a reçu le soutien d’Alain Rousset (NDLR : Président de la Région Nouvelle-Aquitaine), du maire de Limoges, des élus de la communauté urbaine, et récemment de la CCI et de la chambre d’agriculture de la Vienne, est une belle preuve de notre complémentarité. Plus de 1 700 signataires ont déjà apporté leur soutien à notre projet » a-t-il avoué satisfait. [caption id="attachment_233817" align="aligncenter" width="800"]  Seymour Morsy, le nouveau préfet de la Haute-Vienne[/caption]

Un préfet au franc-parler

Seymour Morsy, le nouveau préfet de la Haute-Vienne, s’est exprimé en dernier. Nommé dans le département depuis seulement deux mois, s’amusant en imageant « mes premières semaines ont été colorées » (NDLR : de jaune !), il a reconnu les insuffisances précédemment évoquées en termes de haut-débit, de liaisons ferroviaires, de désenclavement routier, indiquant « Vos priorités sont les miennes ». Néanmoins, il a découvert une Haute-Vienne riche par rapport à l’Indre, où il était précédemment : « Nous avons des perles mais en sommes-nous conscients, avec une entreprise du CAC 40, une université de 16 000 étudiants, des élevages d’excellence… ». Homme de franc-parler, il a invité les dirigeants, chefs d’entreprises, d’exploitations, élus… à venir le rencontrer : « Quand ça va bien, on se tait ; quand ça va mal, on se terre. Ma porte est toujours ouverte », concluant « Un préfet ne s’use que si on ne s’en sert pas ».

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