Limoges ° C
mardi

Académie de Limoges : une baisse de postes record

00h07 - 21 janvier 2019 - par Info Haute-Vienne
Académie de Limoges : une baisse de postes record
Christine Gavini-Chevet, la rectrice, a souhaité nuancer les chiffres annoncés

[caption id="attachment_233823" align="aligncenter" width="800"] Christine Gavini-Chevet, la rectrice, a souhaité nuancer les chiffres annoncés[/caption] Le rectorat de Limoges a officialisé les effectifs des postes d'enseignants pour la rentrée 2019 : un nombre d'une diminution jugée « historique » par les syndicats. Le 16 janvier dernier, s'est tenu, au rectorat de Limoges, le comité technique académique (CTA), lors duquel a été annoncée une suppression de postes sans précédent pour le Limousin. Celle-ci était attendue et redoutée de par la réduction du budget académique, et déclenche, face à son importance et sa configuration, une opposition unanime des syndicats enseignants.

DIVERGENCE DES CHIFFRES

Pour l'enseignement secondaire, rectorat et syndicats ne sont pas d'accord sur l'exactitude des postes supprimés. Comme le détaille la rectrice Christine Gavini-Chevet, « il s'agit pour l'académie d'une réduction de 36 postes, justifiée surtout par la baisse démographique importante, avec 800 élèves en moins prévus à la rentrée 2019, mais ça ne dégradera pas les conditions d'enseignement ». Les syndicats, quant à eux, avancent plutôt un retranchement de 58 postes. Cette différence s'explique par la nature des postes amenés à disparaître. En effet, une compensation en heures supplémentaires est prévue par le gouvernement qui a octroyé en ce sens un budget supplémentaire aux académies. Sauf que les enseignants dénoncent une mise en application irréalisable et précaire sur le terrain. Hors de ce débat houleux, huit postes administratifs sont également voués à se volatiliser. En tout état de cause, les chiffres annoncés, qu'ils proviennent d'un interlocuteur ou d'un autre, sont néanmoins inédits pour l’académie, alors même que les syndicats réclament plutôt une soixantaine de professeurs supplémentaires pour une qualité d'enseignement raisonnable. Pour rappel, à la rentrée 2018, l'académie avait déjà subi une perte de sept postes.

INÉGALITÉ DÉPARTEMENTALE

Au-delà de la controverse provoquée par la grandeur du nombre de postes amputés, la polémique prend place également dans la répartition de ces suppressions. En effet, dans l'enseignement primaire, Christine Gavini-Chevet se dit « fière et soulagée d'arriver à une balance nulle au sein de l'académie. Aucun poste n'est en effet soustrait, seule une redistribution est prévue, visant à améliorer le taux d’encadrement ». Dans les faits, le département de la Corrèze se voit prélevé de cinq postes, la Creuse trois, quand la Haute-Vienne en gagne huit. Cet équilibre est remis en cause par les organisations syndicales. Fabrice Couegnas, délégué syndical SNUipp-FSU, dénonce « les choix discordants du rectorat. Il s'agit d'un partage inéquitable alors que la baisse démographique est proportionnellement similaire dans les trois départements. Cette volonté d'augmenter le taux d'encadrement ne peut pas se faire sur le dos des plus ruraux. Dans ces zones, les absences sont déjà non-remplacées ». Les enseignants haut-viennois, bien que mieux lotis, font corps avec leurs collègues académiques et ont voté contre ces propositions lors du CTA.

APPEL À LA GRÈVE

Devant l'incompréhension suscitée par ce nombre de suppressions, et alors qu'une réforme des programmes et du bac est prévue, les syndicats enseignants appellent tous communément à la grève le 24 janvier lors d'une journée nationale. D'autres mouvements seront sans doute à suivre d'içi la rentrée 2019. La répartition précise des postes amputés sera divulguée courant mars. Un nouveau conseil technique académique se tiendra sous huit jours et s'annonce d'ores et déjà tendu.   Paul Herbach Photos : D.R.

0 commentaires
Envoyer un commentaire