Seymour Morsy « Un préfet ne s’use que si on ne s’en sert pas »
[caption id="attachment_233988" align="aligncenter" width="640"] « Nous pouvons être fiers des pépites que possède la Haute-Vienne »[/caption] Remplaçant Raphaël Le Méhauté, Seymour Morsy, âgé de 55 ans, a été nommé préfet de la Haute-Vienne en octobre dernier. Rencontre avec le représentant de l’Etat en région. Info Haute-Vienne : Quelles ont été les grandes étapes de votre carrière professionnelle ? Seymour Morsy : Après les ministères du Logement et de l’Intérieur, je suis revenu en cabinet ministériel auprès d’Elisabeth Guigou (NDLR : ministre de la Justice en 1997). Ensuite, j’ai intégré l’inspection générale des services judiciaires puis l’aide aux droits des victimes. J’ai également rejoint la Préfectorale dans le Vaucluse, l’Aube, l’Essonne (préfet délégué pour l'égalité des chances auprès du préfet), Mayotte et l’Indre, en dernier lieu avant d’être nommé en Haute-Vienne. Dans un tout autre domaine, j’ai occupé le poste de directeur chargé du développement du Grand-Paris et de l'action à la RATP, puis, en 2010, directeur général des services du Conseil général du Val-d’Oise. J’ai donc alterné des fonctions dans le public, dans les collectivités et les ministères, et dans le privé. Info : Connaissiez-vous la Haute-Vienne avant votre nomination ? S.M. : J’étais venu une première fois il y a 26 ans pour découvrir Limoges en une journée. Nathalie Valleix m’avait invité en octobre 2018 quelques jours… Puis, le 10 novembre, j’ai officiellement pris mes fonctions en tant que Préfet du département de la Haute-Vienne. Info : C’est un grand changement par rapport à l’Indre ou vous êtes plutôt dans la continuité ? S.M. : Les problématiques sont comparables : l’enclavement, l’accès au haut-débit, les difficultés des agriculteurs, les entreprises à accompagner… Le changement a été plus grand pour mon passage de l’Essonne à Mayotte ! L’agrandissement dans le cadre de l’application de la loi NOTRe du périmètre de la Nouvelle-Aquitaine, qui compte désormais douze départements entre la Creuse et Pau, alors que celui de la région Centre n’a pas bougé est l’une des différences notables. Info : Quels sont les grands dossiers qui vous semblent importants de traiter ? S.M. : En premier lieu, il y a des dossiers « structurants » : les mobilités, l’accès aux technologies comme le haut-débit et la téléphonie, le projet d’autoroute concédée A147, le POLT ou encore la ligne Limoges-Agoulême, qui fait partie des chantiers portés par le gouvernement. Le quotidien de nos concitoyens est également une priorité, avec l’accompagnement des chefs d’entreprises ou encore des agriculteurs, comme par exemple la reconnaissance de l’état de calamité agricole pour pertes de récolte sur les prairies. Le dossier haut-viennois a reçu un avis favorable en décembre dernier. En effet, à la suite de la nouvelle sécheresse sévère qui a perduré pendant tout l’été et l’automne, la pousse de l’herbe et les rendements de cultures fourragères ont été impactés sur le territoire national. En Haute-Vienne, les prairies ont été dégradées et les bêtes affouragées dès le mois de juillet. Les stocks pour l’hiver ont alors commencé à être utilisés. Info : Bien souvent, on vous entend dire que la Haute-Vienne regorge de « pépites »… S.M. : Nous pouvons être fiers… L’université accueille près de 16 000 étudiants. Limoges possède un centre hospitalier universitaire. Sans oublier le pôle céramique ou encore la filière cuir, qui sont des atouts à mettre en avant. Il est nécessaire de regarder l’avenir plutôt qu’avoir les regrets du passé. Info : Ce n’est pas trop difficile d’incarner l’Etat en région particulièrement en ce moment ? S.M. : Je ne suis pas qu’une boîte aux lettres… Ce n’est pas la conception que je me fais de mon rôle. Je transmets les questions et les revendications. Je suis un préfet de terrain. Il me plaît à dire : Un préfet ne s’use que si on ne s’en sert pas, contrairement aux piles !
Propos recueillis par Anne-Marie Muia Photos : Yves Dussuchaud
0 commentaires