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Saint-Valentin : Parlez-moi d’amour…

00h00 - 11 février 2019 - par Info Haute-Vienne
Saint-Valentin : Parlez-moi d’amour…
- © PAGE 04 N°1669 Saint-Valentin 3 Photo 3

Jeudi 14 février, c’est donc la Saint-Valentin, la fête des amoureux. Info Haute-Vienne a ouvert ses colonnes à cinq artistes qui nous ont livré leur plus belle déclaration d’amour. [caption id="attachment_956" align="aligncenter" width="640"] Pierre-Jean Baranger, écrivain[/caption]

Pierre-Jean Baranger

« Aimer ! Mais quel grand mot, tout aussi indéfinissable que précis ! L’anagramme de « marié », c’est étonnant, n’en déplaise à Brassens… Aimer, ce n’est pas une envie, mais un besoin impérieux qui vous frappe, tel un cœur répondant au vôtre. Aimer, c’est le pic d’une haute montagne d’où nous pouvons contempler le monde entier. C’est un acte multi-saveurs, entre acidité et douceur, saupoudré parfois d’une amertume, légère ou profonde.  Aimer, le résultat d’une chimie organique ? Moi je m’abrite derrière le parapluie des amants de Peynet, pour rêver cet amour vers lequel on tend parfois avec pugnacité ou désespoir. Je rêve d’un amour qui vous donne l’envie de vivre et de mourir, de poser vos semelles sur ces chemins offerts. Surtout, je veux garder l’idée d’un amour comme un don, une main offerte, un regard tendre, un manque lorsque survient l’absence. Aimer, c’est le dialogue de cœurs épris, un frisson intérieur, une modification des perceptions. L’amour est à fuir ou à rechercher, nous laisse pantelants et désarmés, forts et grandis. Car s’il est un élément qui échappe à notre contrôle, notre compréhension, à nos réalités, à nos normes et à nos quantifications, c’est bien l’Amour ». [caption id="attachment_957" align="aligncenter" width="640"] Claude Brumachon, chorégraphe[/caption]

Claude Brumachon

« C’est en aimant l’autre que les gestes, les chorégraphies ont jaillit de mon corps. C’est par amour pour l’autre que j’ai disparu sous sa peau, fébrile, fiévreux, intense. L’autre accompagne mes doutes de créateur comme une muse ; il soutient les doutes, il est le pilier d’une danse si particulière. Quand il y a cet amour incroyable dense danse, la chorégraphie surgit comme une évidence. Égarements et divagations. Se perdre dans l’amour, s’égarer dans sa nature, s’oublier dans le geste et dans le corps de l’autre ; dans la chair et dans l’émerveillement. Se perdre pour ne plus savoir, ne plus rien connaître, ni reconnaître. Je soupçonne ici une ivresse insensée. Une démence exquise. Cela dépasse l’entendement ce que l’amour au tout petit matin peut receler de beautés. Ailleurs il n’y aurait que répétitions et redondances, quand ici à chaque pas, à chaque coup d’œil la même image revient différente. Pas une note de couleur identique, chaque respiration est une douceur, une découverte, un plaisir intense ». [caption id="attachment_958" align="aligncenter" width="640"] Valérie Costa, auteur, compositeur, interprète (© Yann Brisson)[/caption]

Valérie Costa

« Il n'y a pas un amour unique, mais différentes façons d'aimer. On n'aime pas de la même manière à vingt ou à quatre-vingts ans, l'âge ne présumant en rien de l'intensité des sentiments. Car d'après moi, tout dépend de plusieurs facteurs. Selon la personne qui est en face de vous, une relation amoureuse peut révéler le meilleur comme le pire de chacun. C'est également une question de timing. En fonction d'où chaque protagoniste en est de son propre cheminement personnel, il peut être impossible de construire une histoire à un instant « t », puis de vivre ensemble le grand amour des années plus tard. Aimer c'est aller à la rencontre de l'autre mais aussi de soi-même, c'est pour cela que, comme dans toute relation humaine, la sincérité et le respect sont, pour moi, essentiels. Pour conclure, un extrait d'une de mes chanson intitulée « Profession d'Amour », à l’instar d’une profession de foi… « Je voulais simplement te dire/Je te promets/De nous protéger du pire/Et des regrets/Pas de serments inutiles/Trop vite faits/Dont nul ne peut jurer qu’ils/Seront toujours vrais/Pas un Amour labile/Au monde il n'y a rien de mieux/Que la force tranquille/Qui donne envie de vivre vieux/Si c'est tous les deux...» [caption id="attachment_959" align="aligncenter" width="640"] Jean Lambert-wild, auteur, directeur du Théâtre de l’Union (© Thierry Laporte)[/caption]

Jean Lambert-wild

« Ma tendre, ma douce, nous n’avons jamais fêté la Saint-Valentin et nous ne la fêterons jamais ! Il n’y a aucune raison pour cela, car nous nous aimons à la Saint-Basile, à la Saint-Grégoire, à la Sainte-Geneviève, à la Saint-Edouard, à la Saint-Balthazar, à la Saint-Epiphane, à la Sainte-Fanny, à la Saint-Expédit qui monte la garde de notre maison, à la Saint-Gaspard, à la Sainte-Théophanie, à la Sainte-Angèle, à la Sainte-Dévote, à la Saint-Ephrem, à la Sainte-Martine, et sans pause à la Sainte-Félicité, à la Sainte-Perpétue, à la Sainte-Bérénice, à la Sainte-Aimée nous redoublons d’amour, à la Saint-Modeste, à la Saint-Nestor, à la Sainte-Honorine, à la Saint-Albin, à la Sainte-Gwenolé, à la Sainte-Colette, à la Sainte-Félicité, à la Saint-Vivien, à la Sainte-Rosine, à la Saint-Joseph, à la Sainte-Clémence, et toujours plus à la Sainte-Catherine, à la Saint-Parfait, à la Sainte-Odette, à la Saint-Anselme, à la Saint-Epipode, à la Saint-Fidèle, à la Saint-Marc, à la Sainte-Amédée, et sans faiblir à la Saint-Camille, et lorsque nous sommes arrivés au bout de ce calendrier, nous en inventons d’autres, car un jour, un mois, une année ne suffisent pas à célébrer l’éternité de notre union ». [caption id="attachment_960" align="aligncenter" width="640"] Marc Petit, sculpteur[/caption]

Marc Petit

« Tout naît à mon avis à l'origine d’une attirance physique, mais je crois que l’on peut, peut-être, parler d’amour quand elle dure, quand ‘l’étrange’ perçu chez l’autre ne s’épuise pas et que la curiosité à son égard est sans cesse renouvelée. En amour, comme pour le voyage, il y a certes la possibilité de changer de paysage, mais aussi celle d’apporter un regard neuf, tous les matins, sur celui que l’on croyait connaître sans jamais en être blasé. Je ne crois donc pas qu’il y ait lieu pour voir durer cet échange - comme pour un sculpteur avec la sculpture - de parler de fidélité qui serait mythe ou contrainte, mais plutôt davantage, d’aventure inépuisable. L’amour est un couloir où il faut pousser une porte pour en découvrir une nouvelle et ne pas se lasser pour celle (ou celui) qui derrière « n’est chaque fois ni tout à fait la même ni tout à fait une autre » (Paul Verlaine) Anne-Marie Muia

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