[caption id="attachment_226388" align="aligncenter" width="640"] Le poète travaille actuellement sur deux projets, à paraître au cours de l’année[/caption]
Bien connu des Saint-Juniauds, André Duprat a publié, il y a peu, son dernier recueil de poèmes La nuit d’étang.
22 pages
« La nuit d'étang, ce sont sept poèmes uniquement sur l’étang de la Boulonnie, confie l'auteur, et sept poèmes sur le partir ». Cet ouvrage de 22 pages seulement, le plus petit réalisé, n'en est pas moins fort riche de significations et de philosophie : c'est à la fois un retour vers le passé, parfois douloureux et la nostalgie d'un temps révolu.
« Etang, je te tutoie comme l'ami de la famille. Autrefois, cette pièce d'eau semblait servir de pas de porte, de prolongations ménagères, d'enceinte des nues, aujourd'hui, elle s’identifie, s'intensifie comme une vie intérieure ».
[caption id="attachment_226389" align="aligncenter" width="640"] L’étang de la Boulonnie, cher à André Duprat[/caption]
Souvenirs
Agé de 72 ans, André Duprat se souvient avec tendresse de ce moment qui a vu naître la poésie en lui : « Je faisais du vélo, j'avais environ 8 ans. J'ai vu arriver des bohémiens et j'ai eu peur. J’ai glissé dans le fossé et ils sont venus spontanément me secourir, m'apaiser, m'aider. Ils allaient à La Fabrique vendre des paniers en osier et je voyais sur les pas de portes les pauvres toiser plus pauvres qu'eux. Je me suis alors dit qu'on est toujours, finalement, le pauvre de quelqu’un d'autre. Ma poésie m'est venue comme ça ».
Pourtant, André s'en détournera quelques années. Ce n'est qu'après son accident de voiture, en 1970, qu'il reprendra l'écriture. Son premier ouvrage L'empreinte des eaux sera édité en 1979. S'en suivront, jusqu'à aujourd'hui, environ quarante oeuvres, dont Une nostalgie nombreuse (21 fragments émouvants et forts à la mémoire d'Alger) qui lui vaudra, en 2014, l'attribution de la Bourse de création de poésie Gina Chenouard, prix décerné par la société des gens de lettres (SGDL), à l'occasion des prix de la création littéraire contemporaine à l'Hôtel de Massa.
Si André Duprat reconnait qu'il n'est pas toujours facile d'être édité, il a la chance de
pouvoir travailler avec pas moins de sept grands éditeurs dont Jacques Brémond et les
éditions Apeiron.
« Etre écrivain, c'est être dans la vie, poursuit l'auteur. Ce n'est pas un métier car
financièrement, cela rapporte peu. Ecrire, c'est une passion qui vous oblige à aller toujours
plus haut, toujours plus loin, en essayant d'atteindre le sommet. Poésie : c'est faire. Faire pour aller vers l'inatteignable. Ecrire donne à mastiquer la part du monde qui nous dévore ».
[caption id="attachment_226390" align="aligncenter" width="640"] Les panneaux métalliques Les Ouailles Rouges au coeur du parc Bellevue de Saint-Junien[/caption]
Les Ouailles Rouges
Profondément attaché à Saint-Junien, le brillant poète a mis en vers, pour elle, en 2010, Les Ouailles Rouges, un long poème d'amour, hommage à la cité gantière, à la région limousine et à ceux qui y vivent. Edité à quelques centaines d'exemplaires seulement, ce recueil est principalement offert par la municipalité à ses hôtes de marque.
En 2017, dans le cadre du parcours « L'Echappée des Arts » (parcours-découverte reliant des oeuvres installées en plein air), dont André Duprat fut le lauréat, ce magnifique ouvrage a donné naissance à une installation en pages métalliques, positionnée au Parc Bellevue. Douze panneaux réalisés en acier corten révèlent, sur 33 mètres de long, par le jeu des lumières, des feuillages et des saisons « Les "fameuses" ouailles rouges » offertes en 2010 à la ville, « Où le gourmand de Cyrano Dégaine son nez pour un palais, Où la saveur d'un Arena, S'amande au pied de la lettre… ». Poète reconnu, André Duprat écrit également en revues littéraires et poétiques. On peut le lire, entre autres, régulièrement sur La Grappe, magazine fondé en octobre 1992, qui propose la promotion de la création contemporaine sous toutes ses formes.
[caption id="attachment_226391" align="aligncenter" width="640"] Une quarantaine d’oeuvres a été publiée[/caption]
Ode à l’amour
Son plus gros succès reste, à ses yeux, Les copeaux d’extase, paru en 2003. Il est une
véritable ode à l'amour et comporte dix poèmes très forts et raffinés sur le sujet.
« Si autrefois, je lisais un peu de tout, je suis aujourd'hui 100% lecteur de poésies, et
notamment de vrais grands poètes qui sont assez méconnus en France comme Jean Rousselot, Adonis ou bien encore René Guy Cadou », affirme t'il.
Abordable, humble et d'une extrême douceur, l'écrivain, tétraplégique à la suite de son
accident, prend pourtant la vie avec sagesse et philosophie.
« L'éternité est sans doute la carotte qui a posé le plus de lapins », aime-t-il dire.
En cette année 2019, deux nouveaux projets devraient paraître. Ils seront en vente dans toutes les librairies et sur Internet.
Pour découvrir ou redécouvrir André Duprat, retrouvez l'auteur et toutes ses oeuvres : www.sgdl-auteurs.org/andre-duprat/Alex CollangePhoto : D.R.
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