Il arrive en fin de carrière. Pourtant, Loïc Perrouin, double champion du monde de freestyle en parachute, a encore des rêves plein la tête. Retour sur son parcours et révélation de ses projets à venir…
Info Haute-Vienne : De quelle discipline êtes-vous champion du monde ?Loïc Perrouin : Ma discipline est le free style en parachutisme. C'est une discipline qui se passe en chute libre. On part de l'avion, le chrono se déclenche et on a 45 secondes de chute pour faire une chorégraphie. A 45 secondes, le chrono s'arrête. On remet notre vidéo aux juges et nous sommes alors notés sur notre performance.
Info : A quel âge avez-vous commencé ?L.P. : J’ai débuté en 2001, à 21 ans. J'ai commencé le parachutisme parce que je suis militaire de carrière. Compétiteur dans l'âme, je me suis mis à faire de la compétition, et plus particulièrement du freestyle car la chute libre, ça va vite. C'est ce qui m'a attiré dans cette discipline.
Info : Quand avez-vous été sacré champion du monde ?L.P. : La première fois, c'était en 2016 à Chicago et la deuxième fois, c'était à Brisbane en Australie en 2018.
Info : Parlez-nous de votre binôme avec Pierre Rabuel ?L.P. : Pierre est mon frérot du sport du ciel. On s'est rencontré à l'armée. On a pratiquement commencé ensemble le parachutisme et on a fait notre carrière sportive ensemble. On a accédé aux équipes espoir en 2009. On a fait une première coupe du monde cette même année, puis notre premier championnat du monde en 2010 en tant qu'équipe de France où on a fini quatrièmes. Là on était en freefly, une autre discipline. Par la suite, on s'est mis vraiment dans le freestyle pour essayer de décrocher un titre. Il fallait se concentrer sur une seule discipline pour atteindre la victoire.
Info : Combien de sauts avez-vous effectué ?L.P. : J'ai 7 500 sauts à mon actif depuis 2001. Le plus intense fut celui de Chicago, le septième saut de compétition, car lorsque le parachute s'est ouvert, nous n'avions pas fait d'erreur, ce fut alors une très grosse délivrance : notre premier titre, ça faisait 4 ans que l'on courait après.
Info : Comment vous préparez-vous physiquement et mentalement ?L.P. : Chez moi, je fais pas mal de gainage, de la musculation, de la gym, du trampoline. En parallèle, je fais beaucoup de sauts. J'ai 15 jours d'entraînement par mois sur différents sites (Gap, Pamiers ou Vannes) au cours desquels je fais entre 60 et 100 sauts.
Info : N’est-il pas trop difficile de concilier vie familiale et professionnelle à ce rythme-là ?L.P. : Ce le fut à une époque, mais grâce à l'armée qui nous a placés sous le statut d'armée de champions (même statut que Martin Fourcade par exemple), nous sommes détachés pour notre sport. Mon métier n'est plus moniteur de sport mais sportif de haut niveau de la défense. De ce fait, je suis 15 jours chez moi, et 15 jours en stage. Cela est bien plus simple. Avant, c'était 15 jours de travail, 15 jours de stage. C'était donc compliqué pour la vie de famille.
Info : Comment se profile 2019 et quels sont vos projets ?L.P. : 2019 est la première année du nouveau cycle. L'an dernier, nous avons été champions du monde. L’objectif est la coupe du monde en octobre prochain à Eloy en Arizona et le championnat du monde en Russie en 2020.
Info : Vous avez fait des séances en soufflerie. Quelle est la différence avec la chute libre ?L.P. : Il y a une grosse différence, car on ne monte pas dans l'avion, on n’a pas de parachute, on n’a pas d'ouverture de parachute donc il n'y a pas d'incident. On est en toute sécurité dans une veine d'air qui pousse du vent. Deuxièmement, la soufflerie permet de développer énormément de techniques. Je la compare un peu comme le fractionné en course à pied. Maintenant, il existe même des compétitions en soufflerie. Je réfléchis très sérieusement à un projet pour en monter une à Saint-Junien...
Propos recueillis par Alex CollangePhoto : D.R.
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