A J-100 avant le Mondial de tonte

Du 4 au 7 juillet au Dorat, le Mondial de tonte réunira 300 tondeurs venus du monde entier, prêts à performer devant les 50 000 spectateurs attendus.

À cent jours du championnat du monde de tonte de moutons, un événement international exceptionnel qui se déroulera pour la première fois en France, c’est la dernière ligne droite pour l'équipe organisatrice. « Nous entrons dans une phase de réglages des derniers détails. Il reste quelques petits travaux électriques à effectuer sur le site, comme choisir l'emplacement des écrans pour garantir le meilleur spectacle possible, explique Christophe Riffaud, le président de l'Association pour le Mondial de Tonte de Moutons (AMTM). Il faut également apporter des précisions sur la répartition des 350 bénévoles jusque-là inscrits pour nous aider pendant les quatre jours de compétition ». Si le soutien a répondu aux attentes, c'est aussi et surtout car l'AMTM a su faire parler de son sport depuis plus de trois ans.

LE PROJET

L'idée a germé dans la tête d'un collectif de tondeurs professionnels et de passionnés au sortir d'un championnat de France déjà organisé au Dorat en 2013. Ils se sont structurés puis ont créé en 2015 l'AMTM, faisant aujourd'hui figure de fédération, afin de se lancer officiellement dans l'aventure. Deux ans plus tard, en 2017, le pari fou a été tenu lorsque la candidature haut-viennoise a été validée en Nouvelle-Zélande, la nation phare de la discipline, pour l'organisation du mondial 2019. S'en est alors suivie une intense et réussie campagne promotionnelle pour l'évènement, du Salon de l'agriculture aux journaux télé nationaux, de la Gaule d'Antoine aux Trophées de la communication.

UN SPORT À PART ENTIÈRE

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Si la tonte de moutons s'apparente d'abord à un métier, la pratiquer à l'occasion de concours est un véritable sport professionnel. Les challengers, qui viennent de 34 pays différents, sont tous en pleine préparation physique pour remporter le titre suprême. Bien sûr, ce sport requiert une technique particulière échafaudée au quotidien dans les exploitations, mais les concurrents français affirment « intégrer du foncier, du cardio et d'autres sports comme la natation dans l'entraînement ». Une épreuve se déroule des heures durant, entre 9 et 12 heures pour les plus longues, l'aspect mental est donc également très important. Christophe Riffaud avoue que « de nombreux compétiteurs s'adonnent à des exercices tels que le yoga ou la méditation afin d'augmenter la concentration ».

VALORISER L'OVIN FRANÇAIS

Ce championnat du monde est également l'occasion de faire découvrir la culture agricole française à travers différents stands et animations qui auront lieu au village des artisans et producteurs. Bien entendu, l'élevage ovin et la valorisation de la laine seront mis à l'honneur. Le championnat justifie un besoin de 3 000 brebis et agneaux qui seront fournis par des éleveurs de Haute-Vienne et des départements limitrophes. La laine, dont le tri fait partie intégrante de la notation des épreuves, sera quant à elle présentée en exposition qui fera la part belle à la diversité des races françaises. La candidature de l'AMTM a mis en avant que « si la France n'est pas parmi les principaux pays éleveurs de moutons, il existe malgré tout une tradition, orientée vers la production de produits de bouche de qualité ». Ainsi, un large pôle dédié à la restauration sera installé sur le site, autour des produits locaux et avec la présence de chefs reconnus.

LE PROGRAMME

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Les épreuves se dérouleront sur quatre jours, les premiers rounds débuteront le jeudi 4 juillet jusqu'aux finales du dimanche 7 juillet. Mais une première démonstration de tonte rapide accompagnée d'un concert aura lieu le lundi 1er juillet sur Limoges. D’ailleurs, chacune des journées se terminera avec des animations culturelles et musicales. Il ne faudra pas louper la cérémonie d'ouverture du jeudi 4 juillet et son feu d'artifice, ni celle de clôture du dimanche 7 juillet et son mystérieux spectacle qui s'annonce grandiose. En parallèle du championnat du monde se tiendra le championnat de France ainsi que des « contests », affrontements entre nations, France / Pays de Galles et France / Espagne précisément. Enfin, il existe trois concours pour chaque compétition : la tonte machine, la tonte ciseaux (appelée tonte aux forces) et le tri de la laine, chacun possédant plusieurs catégories de concurrents, des débutants (juniors) aux expérimentés (séniors) en passant par les amateurs (intermédiaires) et les professionnels (open).

LE MOUTON N’A PAS MAL

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La tonte est même une nécessité pour le bien-être animal. Une laine de mouton non tondue peut provoquer des coups de chaleur l'été, mais surtout devient un nid à parasites lorsqu'elle moisit avec l'humidité et la sueur. La méthode de tonte est quant à elle prévue pour ne pas entraver l'animal, les moutons se laissent en général manipuler tranquillement. Les éventuelles coupures sont très rares, superficielles et immédiatement soignées.

Paul Herbach
Photo : D.R.