Gauvain Sers n’oublie pas ses engagements…
« Les Oubliés », le nouvel album de Gauvain Sers, sera dans les bacs vendredi 29 mars. Interview du chanteur creusois qui continue plus que jamais à s’engager « pour un monde meilleur ».
Info Haute-Vienne : Comment est née la chanson « Les Oubliés » ?
Gauvain Sers : En mars 2018, j’ai reçu le mail d'un instituteur de la Somme qui remuait alors ciel et terre afin de sauver l'école de son village. C’était une bouteille à la mer. J’ai été touché, bouleversé car je comprenais ce qu’il vivait : j’ai grandi dans un petit village de la Creuse, mon père était professeur. Je me suis alors dit que c’était un bon angle d’attaque pour écrire une chanson. Mais je ne pensais pas qu’il y aurait le tournage des deux premiers épisodes du webdocumentaire et du clip dans l’école de Ponthoile. L’expression « Les Oubliés », qui est donc le titre d’une chanson et également celui de l’album, a été largement reprise par le mouvement des Gilets jaunes. Mais les paroles datent d’avant le début des manifestations.
-
Info : Vous êtes un chanteur engagé. Dans ce nouvel opus, il y a encore des chansons à texte, comme on dit…
G.S. : « Les Oubliés » est la suite logique de « Pourvu ». Souvent pour un deuxième album, on est attendu au tournant avec une cible dans le dos, et ce d’autant plus quand le premier a été un succès. Chaque chanson est comme un mini-court métrage de trois minutes qui doit parler aux gens. « Les Oubliés » évoque la désertification en milieu rural, « Excuse-moi mon amour » le harcèlement de rue du point de vue d’un homme ; « Au pays des lumières » les migrants. « L’étudiante » est le portrait d’une jeune femme qui doit se résoudre à se prostituer pour payer ses études. Les injustices de manière générale me mettent en colère. Les chansons me permettent de pointer du doigt ce qui ne va pas dans le bon sens. Quant aux critiques par rapport à mes textes, j’ai aujourd’hui davantage de recul, de détachement. Evidemment, quand on donne son point de vue entre les lignes, on se met une partie des gens à dos. Mais mon but n’est pas de plaire à tout le monde. Le plus important pour moi, ce sont les salles pleines et les personnes qui viennent me parler de mes chansons.
Info : A ce titre, vous venez de démarrer une tournée acoustique en duo avec des associations qui luttent pour ce que vous appelez « un monde meilleur ». Pourquoi ?
G.S. : En premier lieu, j’ai hâte de rencontrer le public et de continuer avec lui l’histoire…
Je suis content que cette tournée comprenne aussi bien des petites salles de 200 à 400 places dans les campagnes, pour ceux qui ont des difficultés d’accès à la culture avec un prix du billet à moindre coût, que deux Zénith, dont celui de Limoges le 24 avril 2020. Après Le Blanc en Indre, avec un concert de soutien au collectif citoyen Cpasdemainlaveille, qui se bat contre la fermeture de la maternité, je serai le 29 mars à La Boite en Zinc à Chanteix en Corrèze, aux côtés de l’association Tuberculture. Cette dernière milite pour la diffusion culturelle en milieu rural depuis 32 ans. Elle organise le Festival Aux Champs, qui m’a accueilli au début de la tournée « Pourvu ». Le lendemain, le 30 mars, deux concerts à 17h et à 21h sont programmés à L’Apollo à Dun-le-Palestel en Creuse, le village où j’ai grandi et où vit ma famille, en partenariat avec une association qui aide les réfugiés. A chaque fois, j’en profiterais sur scène pour présenter l’association et dire quelques mots de soutien…
Propos recueillis par Anne-Marie Muia
Photos : D.R.
0 commentaires