« Je suis sarcastique mais bienveillant »
Mercredi 13 novembre à 20h30, Haroun présente son dernier spectacle au Grand Théâtre de Limoges. Interview de l’humoriste.
Info Haute-Vienne : Quels sont les thèmes abordés dans votre spectacle ?
Haroun : C’est un spectacle qui balaye plusieurs thèmes sociétaux, sans vulgarité ni prise à partie excessive du public, un regard ironique sur notre société, ses contradictions, ses absurdités et ses évolutions politiques : écologie, racisme… Des sujets puisés dans l’actualité ou dans l’observation du monde, même si je trouve davantage mes sources d’information dans des livres, dans la littérature. Je m’intéresse à nos indignations sélectives, à notre difficulté à nous révolter, à notre hypocrisie surtout celle qu’on ne veut pas reconnaître, bref, à nos petites et grandes lâchetés. Je constate cette lutte de l’humain entre ce qu’il pense et ce qu’il dit. Finalement, je « balance » sans que le public s’en aperçoive vraiment, en me servant de ma tête de « premier de la classe » et de gentil pour fausser les pistes. Je suis sarcastique mais bienveillant. J’essaie de faire rire sans me moquer, sans acculer. L’humour est un bon moyen d’« ouvrir » les gens
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Info : Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
H. : Après plus de 3 ans à travers toute la France, la tournée va s’arrêter à Paris avec les 32 dernières dates du spectacle au théâtre Edouard VII du 12 décembre au 2 février 2020. Au total, il y aura eu 110 dates, ce qui m’a permis de visiter différemment la France. Quand je suis dans une ville, je me renseigne sur la région, ses spécificités afin d’intégrer de nouvelles phrases que j’écris l’après-midi au spectacle. Le public est touché. Ça me tient à coeur et ça me rapproche des spectateurs.
Info : Qu’est-ce que « Pasquinade » ?
H. : Même si je ne suis pas contre les anglicismes, j’ai cherché un autre mot pour « stand-up ». Pasquinade existe depuis très longtemps. Avec le projet Pasquinade, j’ai voulu renforcer la relation artiste/spectateur sans passer par les GAFA. Le public a accès à des contenus humoristiques qu’il peut encourager grâce à un chapeau numérique et recevoir en retour encore plus de pasquinades. Sur ce site et les réseaux sociaux, je peux sortir des sketches que je ne peux pas mettre dans le spectacle. D’ailleurs, en 2020, je mettrais en ligne un spectacle « éphémère » que je n’ai joué qu’une dizaine de fois.
Propos recueillis par Anne-Marie Muia
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