A la Toussaint, les traditions évoluent

Au fil des siècles, le caractère religieux de la Toussaint s’est estompé au profit de la tradition populaire. Une pratique toujours vivace mais en recul. 

C’est le fils de Charlemagne, Louis 1er dit Le Pieux en raison de sa ferveur religieuse, qui instaure la fête de tous les saints à la date du 1er novembre, en l’an 835. Mais avec le temps, la Toussaint est progressivement associée avec la commémoration des défunts, fixée le lendemain sur le calendrier religieux. Pourquoi ? Sans doute car le 1er novembre était un jour férié et pas le 2. Un élément qui a toujours son importance aujourd'hui.

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Fleurir les tombes

La Toussaint témoigne de l’espérance chrétienne devant la mort, à savoir la vie éternelle. Liée au deuil, elle donne lieu à des messes du souvenir. La célébration religieuse s’est néanmoins estompée au profit de la tradition populaire, davantage tournée vers les cimetières. Depuis l’apparition des caveaux de famille au XVIIIe siècle, les cimetières deviennent en effet des lieux de recueillement et de pèlerinage, laissant place à un nouveau culte qui prend le pas sur la Toussaint originelle.

Dès lors, les familles se rendent au cimetière pour fleurir les tombes. Une tendance qui s’amplifie au XXe siècle, à la faveur de la laïcisation de la société. Les vacances scolaires autour du jour férié de la Toussaint donnent aux familles dispersées géographiquement, l’occasion de se retrouver autour d’une bonne table et de rendre hommage à leurs proches disparus.

Incontournables chrysanthèmes

La période de la Toussaint est également marquée par la floraison des chrysanthèmes. Ses nombreuses variétés multicolores et généreuses, faciles à entretenir et résistantes aux gelées de -5° à -10°, en font la plante idéale pour décorer les pierres tombales, au côté d’autres végétaux d’ornements. Au cours des dernières années, cette tradition est pourtant en recul. Quelque 16 millions de fleurs sont en moyenne vendus tous les ans, avec une très nette perte de vitesse.

Le choix de l’incinération, qui concerne 35 % des obsèques, change les habitudes en raison de la demande croissante de dispersion des cendres ou le placement de l’urne cinéraire dans une case de columbarium. De fait, il entraîne une baisse de la fréquentation des cimetières contribuant à affaiblir le rite de la Toussaint. Du moins dans l’Hexagone, car la tradition se perpétue ailleurs sous d’autres formes. En Guadeloupe par exemple, les veillées funèbres prennent un caractère festif avec l’illumination des sépultures par des bougies de toutes les couleurs.