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« Des concerts de qualité accessibles au plus grand nombre »

20h26 - 27 octobre 2019 - par Info Haute-Vienne
« Des concerts de qualité accessibles au plus grand nombre »
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Du 14 au 24 novembre, la 14édition du Festival Éclats d’Email donne rendez-vous à Limoges à tous les amoureux « des jazz ». Rencontre avec Jean-Michel Leygonie, le directeur artistique, pour évoquer cette programmation toujours aussi éclectique.

Info Haute-Vienne : Comment avez-vous élaboré la programmation ?

Jean-Michel Leygonie : Il n’a jamais été compliqué d’avoir des têtes d’affiche, qui aujourd’hui ne sont plus à des tarifs exorbitants. En revanche, il faut trouver une adéquation entre notre budget (composé de subventions avec une forte implication de la Région Nouvelle-Aquitaine et de la Ville de Limoges, ainsi qu’une petite cinquantaine de partenaires privés), et les coûts en faisant des choix. Grâce à la notoriété et l’antériorité du festival, les producteurs connaissent les salles, les jauges, les tarifs. Mais il est important de préciser que depuis l’origine, nous avons toujours conservé et respecté les pratiques tarifaires des lieux qui nous accueillent. Dès le début, l’une de nos priorités a été que l’ensemble des concerts soit accessible au plus grand nombre.

Info : Et d’un point de vue artistique, comment avez-vous choisi la composition de ce programme 2019 ?

J.-M.L. : En Limousin, en dehors de certaines manifestations comme « Du Bleu en Hiver » à Tulle en Corrèze ou « Jazz à La Sout » à La Souterraine en Creuse, l’offre en termes de jazz pour des jazzophiles avertis est plutôt faible. Avec nos programmations, le public découvre une large palette de jazz, avec du gospel, du blues, de la soul, du « rap »… Bien sûr, nous avons des têtes d’affiche, que sont Sly Johnson pour le concert d’ouverture (jeudi 14 novembre), Wallace Roney (vendredi 15 novembre), Dhafer Youssef (samedi 23 novembre) ou encore The Como Mamas (dimanche 24 novembre), mais les découvertes me correspondent davantage avec des artistes très connus dans leur pays/région, l’étant moins en France, et qui sont produits par le label Laborie Jazz. Finalement, les onze jours de festival ont été très rapidement remplis.

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Info : Quels sont vos trois coups de coeur ?

J.-M.L. : Uriel Herman est un artiste du label Laborie Jazz, dont le premier album est sorti en 2018. Le second va être enregistré au premier semestre 2020. C’est un pianiste très talentueux. Il appartient à l’école israélienne. Il continue à travailler avec des inspirations faisant écho à ses racines, à la musique traditionnelle juive, car il habite toujours à Jérusalem. Cette année, il se produit avec Daniel Grief (chant) et Aviv Bahar (chant/oud). Leïla Martial est une chanteuse à suivre dans les deux à trois ans à venir. C’est une artiste atypique, inclassable, vraiment « barrée » dans le sens positif : humainement, artistiquement, vocalement… Enfin, Brad Mehldau est l’un des pianistes et compositeurs contemporains les plus renommés à l’international, notamment connu pour ses réinterprétations de tubes pop-rock des Beatles, de Radiohead ou de Sufjan Stevens. Il est adoubé autant par les « jazzophiles » que par une assistance plus « pop ». S’il joue fréquemment en trio, il poursuit aussi son exploration musicale en solo, à l’instar du concert qu’il donne à Limoges.

Evidemment, nous avons une grande fierté à programmer The Como Mamas, qui propose un gospel totalement authentique…

Info : Quid du rappeur Sly Johnson ?

J.-M.L. : Sly Johnson offre une très bonne combinaison illustrant ces artistes issus du rap avec une nouvelle écriture plus jazz, plus soul comme Abd Al Malik ou Oxmo Puccino. Il maîtrise parfaitement la composition musicale tout en travaillant en même temps sur le son, la lumière, la scénographie… 

Info : Quels sont les rendez-vous autour du festival ?

J.-M.L. : Depuis 2018, l’Ambassade est le Jazz club officiel du festival, où le public peut se rendre à la suite des concerts de 20heures. Cinq concerts de haute tenue viendront rythmer la période à partir de 22h30 : Lisa Doby, Nina Papa, Kicca, Big Man Clayton et J-Silk. Certains artistes commencent déjà à nous écrire pour s’y produire l’an prochain. Cette année, nous sommes de retour au centre hospitalier Esquirol, avec une exposition photos de Photolim ainsi qu’un temps musical avec Benjamin Bobenrieth et ses musiciens, qui se produiront également à l’EPNAK (anciennement Ecole Féret du Longbois) suivi d’une rencontre-débat avec les stagiaires. Aussi, les antennes de la Bfm à L’Aurence et à Beaubreuil accueilleront des concerts et des expositions.

Info : Les matinales sont maintenues…

J.-M.L. : Nous reconduisons cette opération à 6h45, en partenariat avec l’IF (l’ancien cloître franciscain), qui en 2018 a bénéficié d’un beau succès d’estime et de curiosité. Ces concerts interpellent… Cette année, les deux artistes régionaux, Mangane et Steff Tej, vont présenter des compositions en solo en leur donnant une couleur jazz. Un peu dans le même esprit, pour la première fois, avec l’Opéra, nous proposons un concert-brunch le dimanche 17 novembre avec Yannick Rieu, qui sera un concert de très bonne facture.

Programme complet et détaillé/billetterie : www.eclatsdemail.com

Propos recueillis par Anne-Marie Muia
Photos : D.R.

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