« A Moscou, on vise le podium »
Agés respectivement de 20 et 30 ans, Ysénah Bosle, originaire de Limoges, et Jérémy Heleno viennent de se qualifier pour la finale mondiale de bachata, qui aura lieu à Moscou, le 11 janvier. Interview du couple.
Info Haute-Vienne : Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Ysénah : A Limoges, j’étais prof pour l’association Salsa Mambo Shine. Puis, je suis partie pour me former à travers différents festivals et découvrir d’autres enseignements. Il y a deux ans, j’ai rencontré Jérémy après un de mes shows. Il était déjà champion de France 2017 avec son ancienne partenaire.
Jérémy : Le feeling est de suite passé lors de notre rencontre « réelle », alors qu’on ne s’appréciait pas quand nous discutions sur les réseaux sociaux. Nous avons eu un coup de coeur artistique.
Info : Pourquoi votre couple artistique fonctionne ?
Ysénah : Nous avons une grande complicité, nous sommes des meilleurs amis. Nous nous entendons très bien dans la vie, ce qui est une force car la bachata est une danse de couple.
Jérémy : La musicalité est notre grande force. Il existe entre nous une vraie alchimie, une très bonne connexion.
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Info : Pourquoi avoir choisi la bachata ?
Jérémy : Je suis tombé dedans un peu par hasard à 24 ans, alors qu’à la base j’étais footballeur !
Ysénah : J’ai beaucoup pratiqué la danse : classique dès l’âge de 4 ans, puis sportive. À 11 ans, je pratiquais les 10 danses de salon en compétition. Deux ans plus tard, je suis entrée dans le monde afro-latino et je me suis formée tout d’abord en salsa portoricaine, puis en kizomba et en bachata au Portugal. J’ai immédiatement été séduite par la musique, qui mêle plusieurs influences d’origine africaine. Avec la bachata, chacun peut avoir son propre style, il y a moins de règles et plus de liberté. La bachata se nourrit d’autres danses.
Info : Ce samedi, vous animez un stage à Limoges. Ysénah, que ressentez-vous quand vous revenez dans votre ville ?
Ysénah : Je suis partie au début de l’année scolaire 2018, alors que je devais recommencer mes cours. Donc j’ai un peu « abandonné » mes élèves, même s’ils m’ont dit qu’ils étaient contents pour moi. Je suis donc touchée de revenir à Limoges et de les retrouver.
Info : Comment vous préparez-vous pour la finale mondiale qui a lieu à Moscou le 11 janvier ?
Ysénah : En 2018, nous avons été vice-champions ce qui nous a permis d’être sélectionnés pour les Mondiaux à Athènes, où nous avons fini 4e. C’était la première fois que la France était représentée dans le Top 5. Cette année, nous sommes champions Bachatastars 2019. Après les Championnats de France en octobre, nous nous sommes octroyés une semaine de repos puis nous avons repris les entraînements au début du mois de novembre à raison de dix heures par semaine, plus une partie « off ».
Jérémy : Même s’il s’agit d’une compétition d’improvisation, je dois connaître 30 musiques par coeur. Donc je les écoute à longueur de journée. A Moscou, nous visons le podium même si nous avons une forte concurrence avec le couple espagnol, qui est champion du monde depuis des années, ainsi que les Israéliens.
Info : Vous enseignez toujours ?
Jérémy : Avant d’être des compétiteurs, nous sommes des professeurs. La compétition est une vitrine qui nous offre une meilleure visibilité et crédibilité. Nous proposons des stages à travers toute la France tous les week-ends depuis un an et demi, quand nous sommes devenus partenaires. Nous allons même avoir quelques dates à l’étranger, en Allemagne à Berlin et peut-être en Grande-Bretagne.
Propos recueillis par Anne-Marie Muia
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