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« Je me représente car je ne veux pas abandonner la commune »

23h51 - 11 novembre 2019 - par Info Haute-Vienne
« Je me représente car je ne veux pas abandonner la commune »
- © 1691-Virginie-Lecourt-1-P6

En écho à notre article paru le 29 octobre sur les maires ne souhaitant pas se représenter aux municipales en 2020, Virginie Lecourt, qui finit son premier mandat à Saint-Junien-les-Combes, explique les raisons de sa candidature aux prochaines municipales.

Info Haute-Vienne : Pourquoi avez-vous souhaité devenir maire en 2014 ?

Virginie Lecourt : Je n’avais pas prévu de me présenter : on est venu me chercher. Je voulais agir pour ma commune. De par mon âge, je souhaitais redonner un coup de jeune et de vie à Saint-Junien-les-Combes. J’avais et j’ai toujours de nombreuses idées.

Info : Comment s’est déroulé ce premier mandat ?

V.L. : Je suis assez partagée. D’un côté, je suis satisfaite. J’ai appris de multiples choses sur les rouages administratifs, sur le fonctionnement d’une mairie. L’enrichissement humain est énorme. Puis, tous les projets mis en place par l’équipe municipale ont abouti. Le revers de la médaille est moins plaisant. Quand on devient maire, les habitants vous considèrent différemment, deviennent très « demandeurs », font des remarques blessantes voire odieuses. Même si la grande majorité des gens est bienveillante, certains se permettent des choses… (soupirs)

Info : Vous avez 42 ans, vous êtes enseignante au lycée Maryse-Bastié à Limoges et vous avez trois enfants de 15, 10 ans et 6 mois. Comment parvenez-vous à allier vie personnelle, professionnelle et mandat d’élue ?

V.L. : C’est compliqué. Etre maire est chronophage et énergivore. Il faut de l’organisation pour parvenir à jongler. Parfois, je ressens de la fatigue et de la lassitude… Il est important d’avoir une super équipe avec soi. Un maire ne fait rien tout seul.

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Info : Pourquoi avez-vous finalement choisi de vous représenter au printemps prochain ?

V.L. : Ce qui m’avait poussée à ne pas vouloir me représenter il y a quelque temps me pousse en définitive à me représenter ! En fait, il existe une certaine « violence » des habitants dans les communes rurales. On est souvent agressé et attaqué, ce qui m’a blessée et choquée. Dans les grandes villes, les maires et les élus sont moins touchés directement : on ignore leur adresse par exemple. Ici, la proximité peut faire peur. J’ai reçu des menaces verbales, on a essayé de m’impressionner ou de m’intimider. On s’en est pris à mon mari pour me toucher… Ça ne m’empêche pas de dormir, mais j’y pense. Finalement, la phrase qui m’aura le plus révoltée, est : « Virginie, tu es le maire, tu es là pour te faire taper dessus » ! Mais je ne peux pas partir et abandonner la commune. Je dois affronter tout cela. Saint-Junien-les-Combes compte 180 habitants, tout le monde se connaît et est voisin. De plus, un mandat, ça passe très vite. J’ai encore des idées dans le fond de ma tête et dans les tiroirs !

Propos recueillis par Anne-Marie Muia

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