Le Lac des cygnes ou l’essence de la tragédie romantique

Le Lac des cygnes, une des réalisations suprêmes du classicisme du XIXe siècle demeure un des ballets les plus immuablement fascinants. Depuis sa première à Moscou en 1877, le ballet a été révisé, remanié à plusieurs reprises jusqu’à ce que la version de Marius Petipa assisté de Lev Ivanov soit considérée comme la version originale en 1895. Tchaïkovski, décédé en 1893 ne connaîtra pas la longue marche triomphale de son œuvre.

Pour la plupart, il s’agit du sommet de l’esthétique du ballet classique. Pourtant la virtuosité technique n’est pas son seul mérite, il y a son lyrisme généreux, sa dimension psychanalytique aussi. Sans parler de la beauté incomparable de la musique de Tchaïkovski qui en fait un ballet iconique.

Si les sources du conte dont s’inspire Le lac des cygnes restent obscures, et si Radhouane El Meddeb ne respecte ni l’argument originel ni la structure en quatre actes avec exactitude, rappelons l’histoire du Lac des Cygnes, sachant qu’elle a fait l’objet de nombreux remaniements et adaptations.

C’est l’histoire du Prince Siegfried déchiré entre ses obligations et ses rêves, en proie à un amour impossible. Il se voit signifier par sa mère qu’il devra choisir une épouse parmi les filles nobles qui seront présentes au bal qu’elle organise le lendemain. Le Prince se soumet à la décision. La nuit venue, il poursuit une nuée de cygnes près du lac, s’apprête à tirer mais s’arrête : devant lui se tient une femme magnifique vêtue de plumes blanches. Odette a été ensorcelée par von Rothbart : femme la nuit, elle se transforme en cygne le jour. Pour la délivrer, Siegfried devrait l’épouser ; éperdument amoureux, il lui en fait le serment.

Loin de l’image romantique du ballet blanc qui fait rêver d’amour, Le Lac des cygnes ouvre sur les complexités infinies de l’être.

Samedi 7 à 20heures et dimanche 8 décembre à 15heures à l’Opéra de Limoges. Billetterie : 05.55.45.95.95 et www.operalimoges.fr

Conférence-rencontre avec Bruno Bouché et Pasquale Nocera sur « La place du ballet au XXIe siècle », samedi 7 décembre à 18h30 au Foyer du public.