Jeanfi décolle... destination Limoges !
Jean-Philippe Janssens se produira au Grand Théâtre à Limoges, le mercredi 5 février à 20 h 30, avec son one-man show « Jeanfi décolle » en référence à son ancienne vie de steward. Interview pleine de sincérité de l'humoriste.
Info Haute-Vienne : Votre spectacle est nourri de nombreuses anecdotes, notamment lorsque vous étiez steward. Est-ce des situations que vous avez réellement vécues ?
Jeanfi : Tout est vrai, même si évidemment je brode un peu, je romance... Dans un avion, qui est un environnement que les gens maîtrisent peu, il peut se passer des choses « énormes ». Les passagers peuvent avoir des réactions et des comportements plus que surprenants. D'ailleurs, je me souviens d'un jour où malheureusement un oiseau s'est retrouvé dans un réacteur. La procédure veut que l'avion retourne immédiatement sur le parking pour des raisons de sécurité. Donc évidemment le vol a pris du retard. Un passager, un homme d'affaires était très mécontent car il devait signer des contrats. On lui a expliqué en lui avançant des arguments de bon sens. Il nous a répondu : « J'exige de voir l'oiseau ». Oui enfin, le poulet rôti... (rires)
Info : Dans vos sketchs, vous vous moquez souvent des kilos superflus de votre mère, alors même que vous entretenez une relation fusionnelle avec elle...
Jf. : Ma mère est très fière de tout ce qui se passe pour moi. Elle me raconte ce qui lui arrive et je m'en sers. Je « berzingue » (NDLR : avec l'accent ch'ti qu'il cultive volontairement mais qui revient quand il s'énerve ou « monte en tonalité ») de son poids mais elle n'est pas du tout vexée. Elle m'a appris et transmis depuis tout petit l'autodérision par rapport à son embonpoint. Quand elle est dans la salle, je la fais monter sur scène à la fin du spectacle. Nous avons beaucoup de complicité, nous sommes très proches. Je n'ose pas imaginer le jour où je n'aurais plus ma maman...
Info : Vous n'avez jamais caché votre homosexualité, dont d'ailleurs vous parlez dans votre one-man show. Pourtant, vous avez dit ne pas vouloir être le fer de lance de la communauté LGBT. Pourquoi ?
Jf. : Je n'ai pas les codes de cette communauté. Je dis même de moi que je suis un pédé de Province, même pas un Parisien. Et je m'amuse davantage au bal des pompiers qu'à la Gay Pride. J'assume ce que je suis depuis que j'ai annoncé mon homosexualité il y a 30 ans, alors qu'à cette époque, on était plutôt dans la clandestinité. Peut-être qu'à mon insu, je délivre un message de tolérance, et on s'aperçoit bien qu'en 2020, il y a encore du travail à faire... Cela fait trente ans que je soutiens AIDS. Je préfère plutôt ça à être un fer de lance, même si je combats l'homophobie. Après le show, des spectateurs viennent me voir pour me dire « T'es cool pour un homo ! ». C'est une phrase typiquement homophobe mais finalement je parviens à changer le regard des gens.
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