Adieu Théo
Deuil... Après avoir mené un combat héroïque mais forcément inégal contre l'infecte "crabe", Jean-Jacques Théodore s'en est allé ce lundi 20 janvier. Cette disparition m'affecte profondément pour des raisons personnelles autant que professionnelles.
Prémonition ?... En ce début d'année nouvelle, dans l'embarras, je n'avais pas, jusque-là, trouvé très heureux de lui adresser mon habituelle carte de "Happy new Year"... Pas vraiment "happy" en effet !
Son premier cri, le primal, "Théo" l'avait fait résonner il y a 68 ans, à Charenton, dans le Val-de-Marne. Plus tard son passage chez les scouts lui valut d'être "totémisé" du nom d'animal et du qualificatif de "renne endurant" (Chirac : "bison égocentrique", Brel : "phoque hilarant", Olivier de Kersauzon : "albatros irascible", Michel Rocard : "hamster érudit", l'abbé Pierre : "castor méditatif"...)…
En 1973, dans le droit fil de la vocation qui le titillait, il décrochait le diplôme du Centre de Formation des Journalistes à Paris, lui ouvrant l'accès à des postes à Alger, Dijon, St-Pierre-et-Miquelon puis Cayenne, avant de poser ses valises, en 1984, au siège régional de France 3 Limousin-Poitou-Charentes, à Limoges, où il ne pensait pas s'éterniser plus de deux ans…Sauf que la vie peut vous ouvrir des chemins imprévus...
Vingt-cinq ans durant jusqu'à son départ en septembre 2011, "Théo", fut un super journaliste à France 3 Limousin-Poitou-Charentes, puis rédac' chef à Limoges et Poitiers, le genre "on ne me la fait pas", "on ne piétine pas mon pré-carré sur lequel j'entends rester souverain". Pas simple quand, en matière de vie politique et publique - son domaine préféré - les "politiroquets" (il sont légion) cherchent à vous instrumentaliser, vous berner, vous balader, arguer finement (?) de leurs appuis en haut lieu pour vous inviter à leur servir leur soupe. Que nenni !
Moustache gauloise, oeil pétillant, langage vif, prompt à la réplique, "Théo" - le genre de personne que j'aime -, était un homme libre, un irréductible, volontiers "tonton flingueur", un membre éminent de la confrérie du franc-parler et du bon sens où "le baisser de froc" n'est pas de mise ; bref, un débatteur, quelques fois caustique, qui en imposait. Cela lui valut quelques sérieuses inimitiés, voire hostilités. Il lui importait peu, il tenait bon, le fiel des ses détracteurs glissant sur son poil et les verres de ses lunettes.
Humaniste, il ne l'était pas en beaux mots étalés dans les mondanités qu'il exécrait, vouant pluôt les dernières années de son existence au soutien discret mais actif de la Banque alimentaire, oeuvrant au profit des démunis.
Tout simplement, c'est quelqu'un que j'appréciais, que je ne voyais plus assez, mais dont je savais les souffrances et un délai de vie qui s'amoindrissait au fil des mois. Oui, c'est une vraie douleur de le savoir désormais définitivement absent, de ne plus pouvoir refaire le monde avec lui et l'ami Jean-Pascal, de parler de foot et d'un métier passionnant que, l'un comme l'autre, nous avons eu un plaisir gourmand à servir et à honorer de notre mieux.
Je pense à toi Annie et à vos filles, vos perles précieuses, et j'ai le coeur en berne. Tout ça pour ça !
Info Haute-Vienne présente à sa famille et à ses proches ses plus sincères condoléances.
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