Complémentaires pour un même territoire
Il y a quelques jours ont eu lieu les voeuxinterconsulaires, réunissant la chambre d'agriculture, la chambre de métiers et la CCI de la Haute-Vienne.
Pour la deuxième année, la chambre d'agriculture, la chambre de métiers ainsi que la chambre de commerce et d'industrie de la Haute-Vienne ont décidé de faire pot commun pour une cérémonie de vœux à destination des acteurs économiques du département. Si chaque président a tenu un discours à destination de ses membres, force est de constater que la grande ligne directrice est restée la même : se battre unis pour le territoire, le défendre et le valoriser, « en Haute-Vienne, cette union et cette complémentarité constituent notre force. Il faut s'en réjouir car ce n'est pas toujours le cas dans les autres départements », a souligné Pierre Massy (CCI) lors de cette soirée en présence d'Eric Faucher, le président de l'association interconsulaire.
Rebond
« Les résultats du baromètre éco, présenté chaque année par la CCI et la banque de France, montrent une évolution favorable de la conjoncture. Alors que 2018 s'était conclue sur un bilan contrasté, 2019 enregistre un rebond encourageant. Que ce soit dans l'industrie, le BTP, le commerce ou le secteur de l'hôtellerie-restauration, les voyants sont globalement au vert. Après avoir connu des années compliquées, les entrepreneurs nous disent qu'ils ont repris confiance en l'avenir » a-t-il ajouté.
Toujours en quête de solutions pour inciter les entreprises à s'installer en Haute-Vienne, il a rappelé que la CCI avait renforcé sa collaboration avec les collectivités locales à travers des diagnostics territoriaux, des études de redynamisation menées à Saint-Junien, Bellac, Saint-Léonard-de-Noblat et Châteauponsac, ou encore plusieurs programmes comme Cœur de ville ou Territoire d'industrie.
Désenclavement
Sujet phare de toutes les préoccupations économiques comme politiques : le désenclavement du département et notamment du nord, du Haut Limousin en Marche. Aussi, le président de la CCI s'est voulu optimiste : « Notre aéroport a dépassé encore cette année les 300 000 passagers, notamment grâce aux obligations de service public mises en place depuis mars dernier vers Lyon et Paris. Optimiste, je le reste au sujet de l'A147 pour laquelle nous attendons de bonnes nouvelles. Le président de Région Alain Rousset a annoncé le déblocage d'une première enveloppe qui permettra de réaliser six kilomètres entre Couzeix et Nieul », réinsistant toutefois sur un projet qu'il porte ardemment : « Il en reste encore 100 à réaliser et dans cette perspective, la seule solution réaliste est l'autoroute concédée ».
Secousse
et tsunami
et tsunami
Pour sa part, Jean-Pierre Gros (CMA 87) est revenu sur deux mesures fortes de l'année écoulée : l'entrée en vigueur de la loi PACTE et la mise en œuvre de la réforme de la formation professionnelle. « La première réforme correspond à une secousse de magnitude 7 sur l'échelle de Richter que nous pouvons facilement rebaptiser l'échelle de Bruno Lemaire. Une secousse qui provoque des dommages irréversibles à laquelle seuls les édifices adaptés résistent, ce qui est notre cas à la chambre de métiers avec une rénovation complète de nos offres de services », et de continuer les métaphores : « La loi sur la liberté de choisir son avenir professionnel correspond à un tsunami : on rase tout et on recommence ! Une réforme anxiogène pour nos institutions peu habituées aux changements radicaux, mais également porteuse d'opportunités pour celui qui sait s'orienter et s'adapter dans la tourmente ».
CFA
Difficile pour le président de la CMA 87 de ne pas évoquer les centres de formation d'apprentis. « Cette transformation imposée n'enlève rien à notre ambition, portée comme une mission inscrite dans l'ADN de nos CFA et dans la formation continue, qui depuis toujours est de former des jeunes, de les qualifier et de faciliter leur insertion professionnelle ». Il a mis en exergue quelques chiffres : en 2019, plus de 550 jeunes professionnalisés aux métiers de la coiffure, de la réparation automobile, aux métiers de bouche, de la boucherie, charcuterie, boulangerie, pâtisserie. 80 % d'entre eux trouvent un emploi direct après leur formation. 50 % des chefs d'entreprises artisanales sont d'ailleurs issus de l'apprentissage.
« Notre système de formation reste en parfaite adéquation aux besoins des employeurs. La formation par alternance est le lien naturel qui nous rattache aux entreprises. Pour toutes ces raisons, au-delà de l'ensemble du système éducatif, nos chambres participent à la promotion de l'offre de formation sur notre bassin d'emploi, qui demeure l'échelon de proximité pour la mise en œuvre des politiques publiques » a-t-il conclu.
Agriculture
peu
épargnée
peu
épargnée
Bertrand Venteau, le président de la chambre d'agriculture, a dressé le bilan d'une année 2019 « qui n'aura épargné personne. La sécheresse a lourdement impacté les stocks fourragers à laquelle s'est ajouté un épisode pluvieux automnal d'une rare intensité et dont la violence ainsi que la persistance n'ont pas permis de réaliser la totalité des semis ainsi que les dernières récoltes ».
Il est bien sûr revenu sur le cheval de bataille des agriculteurs comme des consommateurs : les prix, « inexorablement tirés vers le bas. La loi EGalim devait rétablir le rapport de force entre les producteurs et les distributeurs. Faire appliquer simplement les règles, imposer la contractualisation et la prise en compte des coûts de production auraient été déjà un pas vers l'avant et le monde agricole ».
Agribashing
Il a regretté l'agribashing : « Au nom de la santé et de la protection de l'environnement, on met au pilori tout un secteur économique. Qu'il s'agisse du stockage de l'eau, de l'élevage des animaux ou de l'utilisation des produits phytopharmaceutiques, ce moralisme culpabilisant voudrait imposer l'écologisme au cœur du système de pensée et de décision. Partisan de la nuance ou pas d'ailleurs, je suis convaincu que ce n'est pas en opposant des systèmes, des catégories professionnelles que l'on satisfera au véritable enjeu de la production d'une alimentation saine et durable ».
Transition
Enfin, pour Bertrand Venteau, 2020 sera l'année de la transition agricole. « Qu'il s'agisse de répondre aux enjeux du changement climatique, de satisfaire à des attentes sociétales ou de se démarquer commercialement, nous devons faire évoluer nos pratiques et sans doute diversifier nos activités et nos sources de revenus. La question des énergies renouvelables sera importante et offrira à un certain nombre d'entre vous de nouvelles opportunités financières ».
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