Bernard Drobenko

Bernard Drobenko est la tête de liste d'EELV-Génération.s.

Info Haute-Vienne : Pourquoi n'avoir pas souhaité participer à l'alliance de gauche ?

Bernard Drobenko : Nous souhaitions au contraire participer à une alliance de gauche. Depuis le mois de mai 2019, Genération. s, EELV et des citoyens engagés ont cherché à construire, avec tous les partenaires de gauche, un projet pour Limoges et l'agglomération. Un vrai travail de fond a été réalisé : il a conduit à proposer fin octobre 2019, 62 mesures dont nous avons souligné avec insistance qu'elles pouvaient être enrichies de manière significative. Les partis ou collectifs partenaires n'ont hélas cessé de différer ce travail avec des stratégies d'évitement. Je le regrette vivement. Les Limougeauds et les habitants de l'agglomération méritaient mieux !

Info : Pensez-vous que les Limougeauds sont « prêts » à adopter une attitude plus environnementale ?

B.D. : Bien évidemment. Les Limougeauds constatent, dans leur quotidien, les enjeux du moment (changement climatique, défi énergétique, perte de biodiversité, crise sociale). Ils voient bien que s'imposent des réponses sérieuses, ils les attendent même. Il s'agit en fait pour nous de vivre mieux ensemble à Limoges et nous proposons pour cela un projet cohérent. Il n'y a pas en effet d'écologie sans politique sociale, culturelle, économique. Un exemple caractéristique, c'est la gratuité des transports en commun qui associe ces trois exigences.

Info : L'écologie peut-elle rendre Limoges plus attractive ?

B.D. : C'est très clair ! Nous aimons Limoges, et notre programme « l'Écologie en Commun » vise bien à faire aimer une Limoges à la fois solidaire, créative et participative ! Rendre Limoges plus attractive, c'est d'abord valoriser, associer, les femmes et les hommes d'ici, les créativités dont ce territoire est porteur dans les domaines aussi divers que l'agriculture, la recherche, le sport, l'économie numérique, l'économie circulaire, l'économie sociale et familiale, la culture ou les arts ; faire une belle ville : mutation en termes d'urbanisation (arrêt de l'artificialisation, végétalisation, fontaines ou points d'eau et forêts urbaines), mobilités douces comme le vélo, présence en proximité des services publics, nous voulons faciliter la vie quotidienne des Limougeauds, redonner envie de vivre sur ce territoire, lui redonner sa fierté légitime ; « connecter » Limoges à tous les réseaux européens et internationaux : priorité à la voie ferrée, pas de subventions aux compagnies aériennes low-cost, pas d'autoroute Limoges/Poitiers avec des réponses adaptées aux défis climatiques. Ces mutations ne pourront se réaliser sans les partenaires incontournables que sont les agents territoriaux et l'ensemble des acteurs économiques, sociaux, culturels.

Info : Quels sont les trois axes forts de votre programme ?

B.D. : Une grande ville fondée sur la solidarité, l'intergénérationnel, les économies d'énergie, mieux paysagée, sur tous les quartiers intégrés à la ville, la revitalisation du centre et des aménagements vivables (Marceau par exemple). Les maisons de quartier, intégrant, entre autres, la culture et l'éducation populaire seront un levier du vivre-ensemble.
Une réforme en profondeur des mobilités extra-urbaines (Paris à 2 h 30), et intra-urbaines avec la gratuité des transports en commun, la piétonnisation et des voies, la réduction de la vitesse à 30 km/h et des pistes cyclables sécurisées pour Limoges.
Un changement majeur de méthode de gestion, avec les agents territoriaux, des conseils de quartiers authentiquement forces de proposition, y compris budgétaire, une place laissée aux initiatives citoyennes et aux associations et un rôle accru pour les acteurs économiques et sociaux.