Limoges ° C
samedi

De la résistance à la correspondance

07h00 - 13 octobre 2021 - par Info Haute-Vienne
De la résistance à la correspondance
Visite avec Romain Larbre - ©

La Ville de Limoges innove et propose PAUSE, une initiative originale pour permettre au public de découvrir de jeunes artistes graphistes, peintres, photographes... locaux par le biais de l'affichage public. La troisième séquence « Correspondance » vient de débuter.

PAUSE invite « littéralement » automobilistes et passants dans Limoges à faire une pause visuelle et mentale. Une passerelle culturelle essentielle, entre créateurs et spectateurs, à l'heure où le monde de l'art et son accès sont plus que jamais fragilisés par la crise sanitaire.

Initié par la première séquence, « Éloge du flou » affichée du 24 février au 27 mars, puis une deuxième séquence « Résistances », le projet PAUSE revient jusqu'au 20 octobre avec une troisième séquence « Correspondance », exposée sur plus de 160 faces d'affichage dans toute la ville de Limoges.

Deux artistes

De la peinture, deux artistes dont les six œuvres créent un dialogue entre humain et paysage, intérieur/extérieur ; intériorité et extériorité.

Romain Larbre et Florent Contin-Roux n'ont pas attendu ce duo pour manifester leur envie d'œuvrer ensemble. Depuis 2015, ils se rencontrent régulièrement pour des conversations « de peintre à peintre autour du fond et de la forme », avec le plaisir mutuel de regarder, d'interroger, de confronter leurs productions.

Car en effet, les artistes, alors qu'ils utilisent un medium identique -la peinture- ont mis au point des techniques et des styles très différents : le glacis pour Romain ; des aplats de matière accompagnés de coulures pour Florent. Ces différences très marquées, au lieu de les opposer, les relient fortement dans une histoire qu'ils racontent à quatre mains.

Ils ont pensé ce duo comme la prolongation de leurs nombreuses conversations ; dans une correspondance non pas épistolaire mais picturale où les couleurs aussi bien que les sujets abordés par l'un et l'autre se répondent par ricochets et entrent en vibration.

Les œuvres

« Depuis longtemps Florent peint des paysages, des paysages en mouvement, traversés, des nocturnes, des paysages habités par l'activité humaine... sa peinture, floue comme on contemple un mirage, est nourrie de contrastes ; résultat de l'observation aussi bien d'un espace que d'une époque. Les trois tableaux présentés, extraits de la série Pollution, interrogent sur l'impact de l'activité humaine, de ce que nous faisons du paysage et répondent à des questionnements sur notre environnement. Sa technique par touches et aplats suggère l'idée d'une pollution, qu'elle soit réelle ou bien à venir », explique Nathalie Couty, graphiste de la Ville de Limoges, à l'initiative de ce concept.

Ce qui interpelle dans les tableaux choisis par Romain « ce sont les postures de ces femmes que l'on imagine comme ''prises sur le vif''. On pense immédiatement à l'instantanéité de la photographie et aux cadrages cinématographiques, analyse-t-elle. C'est d'ailleurs comme cela qu'il procède : il prend de nombreux clichés car sa technique de glacis -lente et minutieuse- ne permet pas de saisir les expressions fugaces et n'autorise pas de longues poses pour ses modèles. La peinture est sans artifices, d'un réalisme brut ».

Avec cette mini-série, l'artiste propose une réflexion sur l'anonymat et le temps suspendu qu'il oppose à l'effervescence urbaine.

0 commentaires
Envoyer un commentaire