Le programme Erasmus met les bouchées doubles (Dossier spécial formation)
Plus accessible à tous les publics, davantage tourné vers les outils numériques et les préoccupations écologiques, le nouveau programme éducatif Erasmus+ bénéficie de 26 milliards d'euros.
Créé en 1987, le programme Erasmus+ est un succès. Les Français considèrent même que c'est la plus grande réussite concrète de l'Union européenne devant l'euro et la politique agricole commune (PAC).
Pour la seule année 2019, plus de 100 000 jeunes Français ont bénéficié d'une mobilité financée par Erasmus pour aller étudier à l'étranger, en Europe et hors d'Europe. Ils représentent le plus gros contingent de l'Union.
Budget 2021-2027
Ces échanges éducatifs sont devenus une des clés de voûte de la construction européenne. Pour la période 2021-2027, les institutions européennes ont attribué 26 milliards d'euros au dispositif Erasmus Plus. C'est un budget en augmentation de 80 % par rapport au programme précédent (2014-2020). Pour Themis Christophidou, directrice générale chargée de l'éducation, la culture, la jeunesse et les sports à la Commission européenne, le quasi-doublement de l'enveloppe budgétaire est une " reconnaissance du succès d'Erasmus+. Ce budget permet d'être un acteur majeur du changement en Europe ".
Plus accessible
" La continuité reste le mot d'ordre. Le nouveau programme repose sur le succès du précédent en conservant tous ses atouts. La nouveauté vise à rendre le programme plus inclusif, plus accessible et plus tourné vers l'avenir ", résume Themis Christophidou.
L'objectif affiché pour la période 2021-2027 est de permettre à 10 millions d'Européens (étudiants, apprentis, scolaires dès le collège, jeunes handicapés, enseignants, formateurs) d'accéder à Erasmus+. Parfois accusé d'être trop élitiste, le dispositif s'ouvre aux publics qui ont le moins d'opportunités d'aller étudier à l'étranger et aux élèves en danger de décrochage.
La simplification des démarches administratives, l'ouverture du dispositif à de plus petites structures, le développement des partenariats doivent être les facteurs d'une meilleure inclusion. En plus de l'accessibilité, deux autres priorités ont été définies : le développement du numérique et la transition écologique.
La dimension numérique est mise en avant. Il s'agit d'inclure la formation au digital et à l'utilisation des outils numériques dans tous les enseignements. Erasmus+ soutiendra les plateformes d'apprentissage numériques qui ont prouvé leur efficacité pendant la pandémie.
Grâce à des outils d'échanges virtuels, la mobilité hybride sera développée pour apporter une offre complémentaire. La dématérialisation des dossiers et la Carte Étudiante Européenne seront mises en place.
Enfin, la sensibilisation aux enjeux environnementaux et climatiques devra être prise en compte dans tous les projets éducatifs. Économie des ressources, réduction de la consommation d'énergie, réduction des déchets, incitation financière à utiliser les modes de transports doux sont à l'ordre du jour.
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