Baptiste Lecaplain va voir les gens... de Limoges
Baptiste Lecaplain se produira à l'Opéra de Limoges, le mardi 15 mars à 20 h 30. Interview de l'humoriste qui présentera son one-man-show « Voir les gens ».
« Voir les gens » a été frappé de plein fouet par la crise sanitaire et les confinements en 2020 après seulement quelques dates...
En effet, il y a eu un voire deux reports. Mais partout où nous allons, nous recevons un accueil ultra-bienveillant. On pourrait presque dire que ça valait le coup d'attendre. Ça ne fait que renforcer le bon accueil que nous avons auprès du public avec des soirées extraordinaires. Cette crise sanitaire a créé un vrai manque chez les gens, qui apprécient à nouveau de voir des spectacles.
Comment avez-vous « optimisé » ces deux ans ?
Je me suis beaucoup occupé de mes filles (rires), j'ai bien profité de mes enfants.
Mais les confinements et l'arrêt de la tournée ont été frustrants car avec Florent Bernard, avec qui j'ai co-écrit le spectacle, nous avions énormément travaillé. En trois mois, tout était écrit. Nous étions fiers de le présenter. J'avais débuté le rodage. Au bout de 20 dates, on commence les prémices du spectacle et on a dû s'arrêter. Mais je suis plutôt bon élève et quand on me dit d'attendre... ben j'attends sagement !
Pourquoi le titre « Voir les gens » ?
C'est un titre que j'ai en tête depuis plusieurs années : c'est ce que je disais à ma fille avant de partir le soir. Je ne voulais pas lui dire « Papa va jouer un spectacle » ou « Papa va au travail ». Car faire de la scène n'est pas un travail normal, c'est un plaisir avant tout. Comme je cherchais le terme exact, je lui disais « Papa va voir les gens ». Quand elle a été en âge de comprendre, un soir, elle m'a dit : « Papa, tu vas voir les gens ? ». J'ai trouvé que c'était un beau titre.
Donc, ce n'est pas en réponse à la pandémie.
Quel est le secret de votre écriture toujours aussi débordante ?
Je n'en ai pas vraiment. Quand je vis un truc drôle, je le note et je vois ce que je peux en faire. Mais mon écriture a évolué.
Florent Bernard, avec qui j'ai écrit la saison 1 et 2 de la série « Pitch », m'a sorti de ma zone de confort. Avant, j'avais tendance à partir d'une idée et à l'étirer. Avec son expérience de scénariste, il m'a obligé à me structurer avec des séquences comme un film, avec des thèmes, ce que je n'avais jamais fait avant, tout en continuant à raconter des choses vraies et sincères. En vrai, c'est un métier de rêve !
Sur scène, vous êtes toujours aussi survolté d'énergie, malgré... « des réflexes de vieux » ?
Oui, maintenant, j'ai 36 ans (rires). Et sur scène, je parle de ma vie actuelle. Donc forcément, je prends de l'âge et j'ai d'autres réflexes. D'ailleurs, ce spectacle dure moins d'une heure et demie alors que le précédent était autour d'1h40. Je me suis retrouvé comme spectateur, je suis allé voir pas mal de copains. En parallèle, je me suis rendu compte que les spectacles à disposition sur les plateformes étaient de plus en plus courts. Je trouvais qu'il était important de parvenir à condenser le spectacle. Je préfère frustrer les gens que de les rassasier.
Ce nouveau spectacle laisse davantage filtrer des informations sur votre vie privée...
Je me sers toujours de ma vie personnelle comme source d'inspiration. « Origines », mon précédent spectacle, était censé être le plus personnel, et pourtant j'utilise davantage ce qui m'est arrivé dans ma vie de couple et dans ma vie de papa dans « Voir les gens ».
Si je peux donner un conseil aux jeunes humoristes, c'est de parler de choses de leur vie intime, pas par voyeurisme mais cela permet de personnaliser les sujets.
À la fin de la présentation de ce nouveau spectacle, on peut lire « Et vous pouvez garder vos chaussures »...
Pour la présentation, on m'a demandé de détailler le contenu du spectacle, ce qui se fait en France, mais pas du tout aux États-Unis, le pays qui a inventé le stand-up. Mais je n'avais même pas encore fini de l'écrire... J'étais avec mes enfants dans une piscine à balles et je venais de râler car il fallait que j'enlève mes chaussures. Donc finalement, c'est un bon résumé entre ma vie d'adulte et ma vie de père de famille.
On aurait pu penser, qu'à l'instar du Festival de Ramatuelle où le public jette des coussins rouges sur scène en signe de joie, vous vouliez qu'on vous jette des chaussures ?
Surtout pas (rires) car je suis fan de baskets. Si quelqu'un m'envoie une belle paire de baskets en 45, je vais la garder !
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