Que fête-t-on le 1er mai ?
Pour certains le 1er mai est le jour de la Fête du travail ; pour d'autres, c'est celui où l'on offre un brin de muguet porte-bonheur.
Le 1er mai ou Journée internationale des travailleurs est une journée de lutte du mouvement ouvrier instaurée par la IIe Internationale, en mémoire du massacre de Haymarket Square, comme journée annuelle de grève pour la réduction du temps de travail à une journée de huit heures.
UN PEU D'HISTOIRE
En 1889, la IIe Internationale socialiste se réunit à Paris, à l'occasion du centenaire de la Révolution française et de l'exposition universelle. Sous l'impulsion de Jules Guesde et du Parti ouvrier qu'il dirige, et sur une proposition de Raymond Lavigne, cette Internationale décide le 20 juillet 1889 de faire de chaque 1er mai une journée de manifestation avec pour objectif la réduction de la journée de travail à huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé). Le jour symbolique (1er mai) est choisi en référence aux événements du Haymarket Square de Chicago trois ans plus tôt (débutés un 1er mai). À l'époque, la journée de travail est de 10 heures, voire plus, dans la plupart des pays industrialisés. Le 1er mai 1890, l'événement est ainsi célébré, pour la première fois, dans la plupart des pays, avec des participations diverses.
Le 1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord de la France, la manifestation tourne au drame : la troupe tire sur la foule, dix personnes sont tuées, dont deux enfants de onze et treize ans.
Une des jeunes victimes, Marie Blondeau participait à ce défilé en robe blanche, avec des branches d'églantine. En son honneur, les manifestants du 1er mai porteront à la boutonnière la fleur d'églantine, remplaçant le triangle rouge des premiers cortèges, en souvenir du sang versé et en référence à Fabre d'Églantine. Avec ces décès, le 1er mai s'enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens.
Quelques mois plus tard, à Bruxelles, l'Internationale socialiste renouvelle le caractère revendicatif et international du 1er mai.
BRIN DE MUGUET
Le 1er mai, avant d'être la journée des travailleurs, était célébré en Europe par les coutumes de l'arbre de mai. La coutume d'offrir du muguet en France, ce jour-là, remonte à la Renaissance. Plusieurs récits autour du roi Charles IX rapportent qu'il en offre, à chaque printemps, à partir des années 1560, aux dames de sa cour, en leur disant : « Qu'il en soit fait ainsi chaque année ».
Au début du XXe siècle, il devient habituel, à l'occasion du 1er mai, d'offrir un brin de muguet, symbole du printemps en Île-de-France. Une tradition parisienne voulait que les forts des Halles portent le muguet au président de la République au palais de l'Élysée le matin de chaque 1er mai.
En 1907, à Paris, le muguet remplace l'églantine. Le brin de muguet est porté à la boutonnière avec un ruban rouge. Lorsque, le 24 avril 1941, le régime de Vichy décrète le 1er mai « Fête du Travail et de la Concorde sociale », le maréchal Pétain impose le muguet à la place de l'églantine dont il trouve la couleur rouge trop associée au mouvement communiste.
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