Tanguy Pastureau brocarde la célébrité
L'humoriste délaissera le micro de France Inter le temps d'un soir pour présenter son dernier spectacle dans lequel il fustige les inconvénients de la célébrité.
Après plusieurs reports, le dernier show de Tanguy Pastureau fait enfin escale à Limoges. Et même s'il s'agit des dernières dates avant une pause pour écrire un nouveau spectacle, l'humoriste rappelle volontiers que le contenu évolue constamment, au gré des sujets d'actualité.
" Il n'a donc quasiment plus rien à voir avec les thèmes abordés à son lancement. J'ai décidé de tourner en dérision la célébrité, à commencer par la mienne, puisque j'estime que je suis à moitié célèbre, car je ne suis connu que des auditeurs de France Inter et des téléspectateurs. Je relativise beaucoup cette célébrité, car je peux encore me balader tranquillement dans la rue ", confesse-t-il.
Après s'être gentiment chambré, il a fustigé cette célébrité qui parfois gâche un peu la vie des stars : " Être épié en permanence, parfois même jusqu'au harcèlement, cela n'a pas grand-chose de très intéressant. Derrière tout cela, j'ai voulu dire au public que les vedettes vivent des vies pas si enviables que cela et que finalement, la vie d'anonyme est plutôt bien ".
C'est aussi la possibilité de leur redonner un statut d'humain. " Au cours de ma carrière, j'ai eu l'occasion de croiser une pelletée de stars, ne serait-ce que chaque jour à la radio, et je me suis rapidement aperçu que ces vedettes, pendant la pause publicitaire, restent des êtres humains qui ont les mêmes soucis que nous tous. Je pense notamment à cette chanteuse qui appelait son mari pour lui rappeler d'acheter le pain ou lui indiquer qu'il n'y avait plus de céréales pour les enfants. Finalement, la vie que ces stars présentent au public est une espèce d'état qui n'existe pas, mais qui a été inventé par les personnes qui gravitent autour d'elles. En plus, avec la pression écologique du moment, elles ne peuvent plus prendre de jet privé ou s'évader à bord d'un yacht sans que cela leur soit reproché. Donc, la vie des gens simples est beaucoup moins polluante, donc plus acceptable socialement ".
RIRE DE TOUT
Dans ce spectacle, Tanguy Pastureau ne prétend pas vouloir faire passer des messages, mais il tente, a minima, d'amener le public à réfléchir, mais surtout en continuant de rigoler. " S'il n'y a pas de vannes possibles, alors je n'aborde pas le sujet, car ça doit rester drôle. La scène me permet d'avoir un retour immédiat, puisque je réalise si le public rit ou pas. Cette tournée m'a également permis d'aller à la rencontre des auditeurs, de mettre enfin des visages sur ces gens que je ne connaissais pas ", avoue-t-il.
Dans un style hérité d'humoristes comme Guy Bedos, qu'il a commencé à écouter très jeune, car ses parents l'aimaient bien, Tanguy Pastureau perpétue une tradition bien française : " Des journaux satiriques existaient déjà sous la royauté. Rire des politiques, c'est donc vieux comme le monde. Mais, aujourd'hui, avec l'omniprésence des réseaux sociaux, les thèmes sont démultipliés ".
Durant deux heures, il démontre que l'on peut encore rire des travers de notre société sans tabous, à condition de mettre de l'humanité et de la bienveillance dans ses propos. " Je ne m'interdis rien et je n'ai jamais eu de gros soucis, car les vannes restent dans la salle. À 48 ans, je commence à avoir un petit recul sur la vie et les événements du monde qui m'entoure me concernent davantage, notamment parce que j'ai un fils de huit ans et que je vois bien que la vie devient de plus en plus compliquée. Les catastrophes climatiques m'amènent à avoir plus de mal à croire en l'avenir ". Raison de plus pour les enrober d'humour, afin de ne pas déprimer trop rapidement.
Tanguy Pastureau n'est pas célèbre (et il s'en fout), samedi 8 octobre à 20 heures au Grand Théâtre de Limoges.
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