Donner une seconde vie aux jeux et aux jouets

À quelques jours du passage du Père Noël, c'est le grand rush pour pouvoir gâter les enfants. Comme d'habitude, les paquets vont s'entasser au pied du sapin. Trop de cadeaux, trop rapidement délaissés...

Chaque année, 150 000 tonnes de jouets sont jetées alors qu'ils sont, en moyenne, utilisés pendant huit mois lorsqu'ils sont achetés neufs. Pourtant, ils peuvent avoir une durée de vie jusqu'à trente ans !

Alors que la France est devenue le premier marché du jouet en Europe, avec plus de 3,8 milliards d'euros de ventes en 2021, on observe une nouvelle tendance depuis quelques années : les jeux et jouets d'occasion connaissent un véritable boom, les mentalités à ce sujet ayant largement évolué grâce, entre autres, à des dressings entièrement composés de vêtements de seconde main. Et preuve que le jouet d'occasion s'ancre dans les habitudes de consommation, 54 % des Français en ont déjà acheté un au cours des 12 derniers mois (selon une étude réalisée en juin par le cabinet NPD).

Vérification et nettoyage

Noël reste une période clé pour les professionnels du jouet, le mois de décembre représentant un tiers du chiffre d'affaires annuel du secteur.

Aussi, chacun, et notamment les enseignes nationales, a choisi de se positionner sur le marché de l'occasion. Les jouets sont achetés auprès des particuliers, avant d'être contrôlés, inventoriés (vérifier qu'un puzzle a bien toutes ses pièces), nettoyés et de petites réparations sont éventuellement opérées... En quelques manipulations, le jouet peut retrouver tout son lustre avec un prix affiché deux fois moins cher !

Certains grands établissements ont installé des rayons vrac, pour, à l'instar des produits alimentaires, n'acheter que ce dont on a besoin (une seule pièce) ou un seau au kilo.

Pour les clients, l'atout est clair : bien souvent inscrits sur des sites internet comme Vinted ou leboncoin, ils préfèrent rapporter directement en magasin les jouets dont les enfants ne se servent plus, évitant la logistique de l'envoi postal, l'attente du paiement...

Des raisons économiques

Tout augmente. C'est une réalité même le prix des jouets, avec une hausse de l'ordre de 6 % en un an. Et avec l'inflation, la baisse du pouvoir d'achat, la peur des factures d'énergie qui vont arriver, les consommateurs ont décidé de faire encore plus attention, tout en n'ayant pas envie de se serrer la ceinture pour ces fêtes de fin d'année, et surtout de ne pas priver les enfants.

Toutefois d'après l'enquête du label « Approuvé par les familles », un tiers des parents vont diminuer leur budget consacré aux jouets pour ce Noël, qui va s'établir à 132 € par enfant, contre 148 € en 2021. Les Français interrogés feront moins de cadeaux et près d'un sur cinq est prêt à acheter des jouets d'occasion.

Avec des porte-monnaie raplapla, les familles sont à l'affût de tous les « bons plans », comparent énormément les prix, et fréquentent les vide-greniers, les vide-ta-chambre spécial jouets, les trocs et évidemment les ventes thématiques des associations caritatives. Elles commencent leurs courses dès novembre, afin d'étaler les dépenses sur deux mois.

Enfin, par exemple, les jouets tels que les indémodables Lego®, Playmobil®, ou les puzzles sont transmis par les aînés aux plus petits.

Des raisons écologiques

Même si les jouets en bois sont généralement beaux, bénéficiant d'une esthétique soignée et faisant appel à des élans de nostalgie pour les parents et grands-parents, ils demeurent rares dans la hotte du Père Noël, comme sur les listes des petits. Dans leur quasi-majorité, les jouets sont en plastique et les consoles/jeux vidéo contiennent de surcroît une pléthore de micro-circuits électroniques et autres puces. Opter pour des jouets d'occasion, c'est essayer de réduire la production et la consommation de tous ces déchets néfastes pour l'environnement.

Pour pallier des contraintes financières ou pour faire du bien à la planète, les parents sont donc de plus en plus nombreux à choisir des jouets de seconde main qui feront tout autant plaisir aux enfants, à celui qui s'en sépare comme celui qui le reçoit !