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Le Réseau des villes amicales pour l'autisme officiellement créé

07h00 - 20 décembre 2022 - par Info Haute-Vienne
Le Réseau des villes amicales pour l'autisme officiellement créé
Autiste asperger et père d'un enfant autiste, Maxime Jouaud est le président du Réseau des villes amicales pour l'autisme

Un collectif composé de personnes autistes, de familles, de médecins, de chefs d'entreprise, de responsables associatifs et de professionnels spécialisés en autisme a créé le Réseau des villes amicales pour l'autisme à Limoges. Le philosophe Josef Schovanek et le compositeur canadien, Antoine Ouellette, tous deux autistes sont les parrains de cette association nationale.

L'objectif du Réseau des villes amicales pour l'autisme est de contribuer à la mise en place d'un environnement culturel et concret favorisant l'inclusion des enfants et des adultes autistes dans la cité. L'inclusion c'est de la part de la communauté d'accueil, une volonté, une décision de vivre tous ensemble.

L'association vise ainsi à diffuser une culture de la neurodiversité et un changement des pratiques en particulier grâce à la mise en place et au suivi d'un titre de Ville Amicale pour l'Autisme (VAA). Ce titre sera obtenu par les villes candidates remplissant les critères nécessaires pour que l'attribution leur en soit faite et renouvelée périodiquement.

Ces critères sont basés principalement sur les réponses apportées aux cinq objectifs principaux de l'association fondés sur les principes de la charte de l'association VAA et sur la charte des droits des personnes autistes adoptée par le parlement européen en 1996.

Les cinq objectifs

1. Développer une culture générale du grand public autour de l'approche neuropsychologique de l'autisme et de l'inclusion.

2. Développer chez les enfants, une réflexion sur les thèmes de la normalité, la neurodiversité, la bienveillance. Cette réflexion constitue une prévention du harcèlement (on 80 % des personnes autistes sont harcelées à l'école). Elle vise également à faciliter l'inclusion tant à l'école que dans la vie future.

3. Former les élus municipaux et les agents administratifs à la compréhension de l'autisme dans ses aspects concrets mais aussi socio-économiques, démographiques, administratifs pour qu'ils puissent ajuster au mieux leurs décisions politiques et leurs interventions.

4. Mettre en œuvre une montée en compétences, voire la formation d'un réseau local de professionnels volontaires (assistantes maternelles et puéricultrices, enseignants, associations sportives, culturelles et de loisirs, professionnels de santé, aide à la personne, services sociaux…). Et créer ainsi un réseau local susceptible de faire évoluer les pratiques, d'apporter une aide et de répondre de façon réactive aux demandes.

5. Soutenir et contribuer à la mise en œuvre de réalisations concrètes d'inclusion des enfants et des adultes, réalisations qui pourront ainsi servir d'exemples.

Le Réseau VAA s'attachera également, en développant des outils de communication, d'information et de formation, à favoriser les échanges de bonnes pratiques entre les villes adhérentes ; être force de propositions auprès des pouvoirs publics ; étendre le réseau, informer et conseiller en particulier les collectivités désireuses d'entrer dans le Réseau des villes amicales pour l'autisme.

Panazol, un laboratoire pour le Réseau. Depuis 2019, la Ville de Panazol, laboratoire d'idées et d'actions, sensibilise ses habitants à l'autisme et à la neurodiversité. Le 13 décembre dernier, les élus du Conseil municipal ont voté à l'unanimité l'adhésion au réseau et la candidature au titre de Ville amicale pour l'Autisme. D'autres collectivités, en Limousin et au-delà, ont déjà fait part de leur intérêt à rejoindre le réseau.

Les membres fondateurs

Maxime Jouaud est le président du Réseau des Villes Amicales pour l'Autisme

Docteur en neuroscience, président-directeur général de la startup deeptech limousine " InSiliBio ". Autiste asperger et père d'un enfant autiste, lui et son épouse sont confrontés chaque jour aux difficultés quotidiennes. Au travers du réseau, il souhaite pouvoir trouver avec les acteurs de terrain les solutions face à ces difficultés. Il souhaite aussi faire comprendre ce que peut apporter à un territoire et à son attractivité, une politique d'inclusion réussie.

Les autres membres fondateurs sont : Philippe Mazière (PDG de Célios/Limoges), Gilles de Boncourt (PDG d'Unisilva), Catherine Terrade (expert-comptable), Aurore Beurey (enseignante), Carole Texier (contrôleur de gestion), Laetitia Carton (réalisatrice), Thierry Joffre (médecin), Marie Bénédicte Jouaud (chef de projet biotechnologie), Tom Hannane (journaliste), Catherine de Gavre (éditrice), Charles Durham (psychologue, formateur) Geneviève Macé, (médecin).

Pour les membres fondateurs, l'inclusion c'est avant tout une volonté, un savoir et un savoir-faire qui rendent une communauté plus bienveillante envers chacun et naturellement plus performante parce qu'elle a appris, enfin, à s'adapter.

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