« Les Haut-Viennois ont intérêt à consulter un avocat pour garantir la préservation de leurs droits »
Nouveau bâtonnier de l'Ordre des avocats de Limoges depuis le 1er janvier, Me Richard Doudet entend poursuivre les combats de ses prédécesseurs pour améliorer l'accès au droit.
Quels seront les grands chantiers de votre mandat ?
Incontestablement, ce sera l'accès au droit. L'Ordre a fait un effort considérable pour renforcer son lien avec la population de Haute-Vienne, en développant, notamment, les consultations gratuites. Cela existait depuis longtemps, mais lors de la crise sanitaire du Covid, nous ne pouvions plus tenir ces consultations en présentiel à la Maison de l'avocat. Nous avons alors créé une plateforme sur laquelle nos concitoyens peuvent formuler leurs demandes par courriel ou par téléphone sans conditions. Elles sont immédiatement transmises aux avocats de permanence et nous pouvons ainsi garantir un traitement dans les 24 heures. Ce service connaît un vrai succès, puisque l'an dernier, nous avons reçu et traité plus de 4 000 demandes. Contrairement aux consultations en ligne payantes qui, souvent, ne donnent pas entière satisfaction, nous gardons un contact direct, puisque cela débouche sur un appel du demandeur afin de personnaliser le conseil juridique, et mettre en place, si besoin, des actions d'urgence.
Continuez-vous les consultations en présentiel ?
Oui mais uniquement pour les mineurs, à la Maison de l'avocat le mercredi après-midi. Ils peuvent prendre rendez-vous par téléphone, ou s'y présenter spontanément. Ils sont reçus par un avocat membre de l'association « AVO Droits Les Jeunes » spécialisée dans la défense des mineurs. Nous devons aussi mener une réflexion sur l'accès au droit dans les territoires ruraux. La réforme Dati, qui a supprimé les tribunaux d'instance dans les sous-préfectures, a été catastrophique en matière d'accès au droit dans nos campagnes. Ce contact direct entre les avocats et le justiciable, qui avait lieu à la fin des audiences, a été brutalement rompu.
Les avocats se sont-ils trop éloignés de leur clientèle ?
Pas chez nous, car nous avons pu constater que les Limougeauds ont une relation très forte avec leurs avocats. Nous avons ressenti leur solidarité lors de notre combat pour le maintien de la cour d'appel. Cette mobilisation a permis de faire reculer une réforme qui était pourtant bien ficelée. Et l'appel téléphonique du garde des Sceaux reçu par mon prédécesseur, le bâtonnier Bertrand Villette en plein procès d'Assises, pour lui confirmer que la cour d'appel de Limoges serait maintenue en est l'illustration. Les Haut-Viennois savent qu'ils ont intérêt à consulter un avocat pour garantir la préservation de leurs droits.
Y compris dans les lieux de privation de liberté ?
En fin d'année, mon prédécesseur a utilisé la nouvelle disposition légale lui permettant de visiter inopinément l'intégralité de la maison d'arrêt de Limoges. Il en est ressorti bouleversé par les conditions de détention qu'il a constatées, mais on lui a annoncé que divers travaux urgents étaient programmés, notamment pour réparer les fenêtres cassées, qui, en hiver, laissent, parfois s'engouffrer un vent glacial dans certaines cellules. Je veillerai à ce que ces travaux soient réalisés et je vérifierai cela moi-même sur place. Mais, il m'appartient aussi de contrôler les cellules de garde à vue des gendarmeries et les centres éducatifs fermés. Ce nouveau pouvoir donné aux bâtonniers est extrêmement important, car il augmente le nombre de contrôleurs des lieux de privation de liberté dans tout le pays
Pour contacter l'Ordre des avocats : 05.55.34.40.63 ou ordre@barreau-limoges.fr
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