Maman, la plus belle du monde...
Dimanche 4 juin, c'est la Fête des mères. L'occasion de revenir sur ce jour créé bien avant Pétain, qui est devenu peut-être un peu trop commercial...
La Fête des mères est une tradition très ancienne. Déjà dans l'Antiquité, les Grecs rendaient hommage à Rhéa, mère de Zeus et déesse de la maternité.
Cette coutume a ensuite été reprise par les Romains, qui organisaient des festivités en l'honneur des mères de famille, chaque 1er mars, durant les « matronalia ».
Avec l'avènement du christianisme, les fêtes païennes tombent peu à peu en désuétude. Puis, la célébration réapparaît au XVe siècle en Angleterre, grâce au « Mothering sunday » (le dimanche des mères), quelque temps avant de connaître un essor dans le monde entier.
Dans sa conception plus moderne, la Fête des mères trouve ses fondements aux États-Unis.
En 1908, au moment du décès de sa maman, la publiciste de Philadelphie, Anna Jarvis a demandé aux autorités d'instaurer une journée en l'honneur de toutes les mamans du monde le deuxième dimanche de mai.
AVANT LE MARÉCHAL PÉTAIN
En 1806, Napoléon est le premier à évoquer l'idée d'une fête des mères officielle au printemps. En 1897, l'Alliance nationale contre la dépopulation la transforme en fête des enfants. Cette journée est censée mettre à l'honneur l'importance de la fécondité et de la famille dans le pays. La première fête des mères version moderne émerge à Artas (Isère), en 1906, lors d'une cérémonie durant laquelle sont récompensées des mères de familles nombreuses. La tradition prend de l'ampleur après la Première Guerre mondiale. À Lyon, le 16 juin 1918, le colonel de La Croix-Laval instaure la première « journée des mères » reconnue. Il s'agit de rendre hommage aux femmes ayant perdu un fils ou un mari dans les tranchées. En 1920, une « journée nationale des mères de familles nombreuses » voit le jour. Elle s'inscrit dès lors dans le calendrier annuel mais il faudra attendre avril 1926 pour que la première cérémonie nationale ait lieu. Ce n'est qu'à la suite de tout cela qu'intervient le maréchal Pétain, à qui on attribue souvent, à tort, l'invention de la fête des mères. Le 25 mai 1941, sous le Régime de Vichy, il officialise la « journée nationale des mères » et la met à profit pour rebâtir le pays.
Le 24 mai 1950, le président de la République Vincent Auriol fixe la date au dernier dimanche de mai, dans un article du Code de l'action sociale et des familles. Le texte précise que la fête doit être reportée au premier dimanche de juin si la date originelle coïncide avec la Pentecôte.
À l'heure des familles recomposées, on observe également dans les écoles des cadeaux pour les « deuxième maman », les belles-mamans à la suite d'un divorce ou d'un veuvage.
Enfin, certaines personnes en France critiquent cette fête car elle n'inclut pas les enfants qui n'ont pas de mère et veulent la supprimer à l'école ou la remplacer par « la fête des gens qu'on aime ».
Même si « convaincu » ne veut pas dire « réalité », on espère en effet que les cadeaux ne nourrissent pas la relation privilégiée avec les mamans, et que les petites attentions au quotidien sont des gouttes d'eau pour l'océan d'amour que l'on voue à celle occupant une position si particulière dans notre cœur.
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