« L'énergie du futur est celle que nous ne consommerons pas » (dossier spécial bio/environnement)
Le pôle de compétitivité ALPHA-RLH et Ester Technopole ont organisé deux journées dédiées à la transition énergétique, thème au coeur des préoccupations actuelles.
Le « Forum de la Transition Énergétique » a réuni plus de 200 acteurs régionaux et nationaux : entreprises, laboratoires de recherche, bureaux d'études, collectivités, promoteurs, constructeurs, installateurs... afin d'échanger sur les solutions techniques qui permettront d'accélérer la transition énergétique, autour de trois thématiques : les énergies renouvelables, la sobriété énergétique et les mobilités.
Quel mix énergétique à l'horizon 2050 ? Comment réduire sa consommation et donc sa facture ? Quelles solutions pour la mobilité personnelle et professionnelle de demain ? Quelle stratégie pour nos territoires ? Autant de questions qui ont fait l'objet d'échanges constructifs lors des conférences, des tables rondes, des pitchs d'entreprises et des temps de networking.
Quelle source d'énergie ?
L'un des temps forts a été l'intervention de Nicolas Meilhan, expert en stratégie dans les secteurs du transport et de l'énergie, sur le thème « La transition énergétique peut-elle devenir un véritable levier de réindustrialisation de la France ? ».
Après des études d'ingénieur à l'ESTP (Paris) et au MIT (Boston), Nicolas Meilhan a démarré sa carrière professionnelle comme ingénieur crash dans le secteur automobile avant de devenir consultant en stratégie dans les secteurs du transport et de l'énergie. Ses principaux domaines d'expertise sont la voiture électrique, la mobilité du futur, l'énergie du futur ainsi que la raréfaction des ressources, sur lesquels il intervient régulièrement lors de conférences et dans les médias. Nicolas Meilhan est, ainsi, parti du constat que le monde dans lequel nous vivons fonctionne principalement avec deux sources d'énergie : le pétrole, qui est l'énergie du transport, et le charbon, qui est l'énergie de l'industrie. Mais la disponibilité du pétrole se faisant de plus en plus limitée, ses coûts d'extraction augmentent et deviennent de moins en moins compatibles avec une économie mondialisée qui a un besoin insatiable d'énergie peu chère et en grande quantité pour prospérer. Certains affirment que les gaz et pétroles de roche mère (ou de schiste) offriraient de l'énergie bon marché jusqu'à la nuit des temps mais de plus en plus d'indices en provenance des États-Unis semblent montrer que ce phénomène appartiendrait au passé d'ici 5 ans.
Il reste donc d'un côté les énergies renouvelables, qui couvraient 100 % des besoins énergétiques de nos ancêtres au Moyen Âge et de l'autre côté le nucléaire, avec tous ses risques associés.
L'énergie du futur a donc toutes les chances d'être celle que nous ne consommerons pas. Certains appellent cela de l'efficacité, d'autres de la sobriété, d'autres encore de l'austérité voire de la décroissance. Quel que soit le terme choisi, notre consommation baissera, qu'on le veuille ou non, mais ce sera sans aucun doute plus agréable de l'organiser nous-mêmes plutôt que de le subir.
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