Hier comme aujourd'hui, une école gratuite, obligatoire et laïque
Dans le cadre des Rencontres cinématographiques, la comédienne Alexandra Lamy et le réalisateur Eric Besnard étaient à Limoges pour présenter en avant-première le film Louise Violet, dont la sortie nationale est prévue le 6 novembre.
C'est un film historique et pédagogique, que toutes les générations doivent se presser d'aller voir pour comprendre comment s'est construite notre école et pourquoi aujourd'hui nous devons tant l'apprécier.
Louise Violet d'Éric Besnard retranscrit l'installation de la République « par le bas ». En faisant le récit de la création d'une école dans un village, il rejoue la République au village et souligne les grandes oppositions de la société française au début de la Troisième République. Le changement de régime politique et social y est abordé et permet de révéler les oppositions qui structurent le basculement du Second Empire vers la Troisième République.
Émancipation
La République vient remettre en cause ces fausses évidences du pouvoir politique en parlant d'émancipation par l'école et en tentant d'intégrer les femmes dans la communauté pour les sortir de l'espace réduit de la famille où elles sont cantonnées.
L'école est au cœur de ces problématiques. Elle est porteuse d'une promesse d'émancipation comme de promotion méritocratique. « Les thèmes de l'émancipation des femmes, de leur rapport à l'éducation, de la place de l'étranger dans la société sont en résonance avec l'actualité, avec certaines questions qu'on se pose toujours : qu'est-ce que la laïcité ? Qu'est-ce que la République ? Quel est notre modèle éducatif ? », explique le réalisateur.
Lois Jules Ferry
Les « lois Jules Ferry » (plusieurs fois ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts entre 1879 et 1883) de la fin du XIXe siècle sont un ensemble de textes qui rendent l'école laïque, obligatoire, et gratuite et l'aboutissement d'un mouvement de laïcisation de l'école. En 1881, l'école devient gratuite sur tout le territoire national. « C'est un ascenseur social, mais il s'agit avant tout de cohésion sociale au profit de l'État », précise Eric Besnard.
Alors que reste-t-il en 2024 de cette école laïque, obligatoire et gratuite ? « Mais en fait, c'est quoi l'école ? C'est édifier un lieu ? Pour la concrétiser, il est nécessaire que les gens adhèrent. L'école est une délégation d'autorité, qui est aujourd'hui devenue normale. Pourtant, pendant des siècles, on ne confiait pas son enfant à quelqu'un d'autre pour apprendre. Il n'y avait pas d'utilitarisme apparent », analyse-t-il.
Missionnaire
« J'ai été de suite séduite par le scénario. J'ai de la chance qu'on m'ait proposé un tel rôle. Pour me préparer, j'ai effectué plusieurs recherches, je me suis documentée sur l'histoire de l'école, sur l'enseignement avant et après la Commune. Eric a été mon professeur... », raconte la comédienne Alexandra Lamy, qui confie que « se retrouver face à Grégory Gadebois (N.D.L.R. : qui incarne Joseph, le maire du village) est génial ! Ça ne peut que vous tirer vers le haut. On est en confiance et on sait qu'il y a du répondant en face ».
Et de rajouter : « Louise Violet est comme une missionnaire, qui a pour objectif de transmettre, qui ne lâche rien. Mais elle a un secret. Ce secret donne de la force au personnage. D'ailleurs, c'est un des personnages qui me restera, c'est un rôle qui me tient particulièrement à cœur ».
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