Produire bio, ça veut dire quoi ? (dossier spécial bio / environnement)
Finalement, on peut s'interroger : pourquoi choisir de produire en bio ? Quels sont les atouts de cette agriculture ? Éléments de réponse.
L'agriculture biologique (AB) se définit comme un système global de gestion agricole et de production alimentaire basé sur la préservation des équilibres naturels, de la biodiversité, de la santé humaine et du bien-être animal. Les principes : non-usage de produits chimiques de synthèse et d'OGM, limitation des intrants, mise en place des rotations longues et diversifiées, cultures de légumineuses ou d'engrais verts, incorporation de matières organiques dans le sol, désherbage mécanique, choix d'espèces et de variétés appropriés... Pour les productions animales : alimentation adaptée, parcours extérieurs, méthodes naturelles pour soigner les animaux...
Des garanties pour le consommateur
Le mode de production et de transformation biologique fait partie en France des signes officiels d'identification de la qualité et de l'origine (SIQO). Ces labels officiels assurent des conditions de production strictes validées par l'État et des contrôles réguliers réalisés par des organismes indépendants agréés. L'agriculture biologique est le seul signe officiel qui allie pratiques environnementales optimales et préservation des ressources naturelles.
Au-delà du label
Les pratiques des producteurs bio ne se résument pas aux normes définies par le cahier des charges européen. Assurer des projets agricoles cohérents et viables nécessite de développer de nouvelles techniques de production, de nouveaux équipements, de sélectionner des variétés et des races adaptées, de tester d'autres organisations du travail, etc. Loin des clichés d'une filière passéiste, l'agriculture biologique est un mode de production résolument novateur !
Un développement
innovant de filières
Les producteurs bio ont mis en place de nouvelles formes d'organisation capables de fédérer une grande diversité de systèmes de production en organisant des complémentarités entre fermes et entre circuits. Certaines organisations de producteurs ont construit des outils de commercialisation efficaces pour approvisionner des enseignes spécialisées et généralistes à l'échelle du territoire français. Elles ont contribué à asseoir la visibilité de la bio quel que soit le circuit de distribution. En parallèle, des structures avec une forte identité régionale offrent à leurs adhérents une diversité de débouchés au niveau de leur territoire, participant ainsi à la dynamique de relocalisation souhaitée par les consommateurs.
Pourquoi soutenir
l'agriculture bio ?
En premier lieu, l'agriculture bio repose sur le respect des cycles naturels, et interdit le recours aux pesticides chimiques de synthèse. Ce choix contribue à préserver la qualité de l'environnement en limitant la contamination des sols et des eaux, ce qui est essentiel pour éviter les coûts élevés liés à la dépollution et aux impacts sur la santé publique.
Puis, elle génère 30 % d'emploi en plus.
Ensuite, elle intéresse près de la moitié des porteurs de projets, alors que le renouvellement des générations est un enjeu majeur (la moitié des agriculteurs seront partis à la retraite d'ici 10 ans).
Enfin, ses impacts sont prouvés comme le montre le dernier rapport de l'ITAB paru en juin 2024 : + 32 % de biodiversité (23 % en nombre d'espèces) avec une meilleure pollinisation et une meilleure régulation des ravageurs ; -50 % d'émission de gaz à effet de serre (ferme / grandes culture) avec des stocks de carbone supérieurs dans les parcelles bio ; + 35 % de teneur en carbone organique avec une meilleure disponibilité en eau et une préservation de la fertilité des sols ; une moindre contribution à l'antibiorésistance, sans oublier en termes de santé -40 % de risque de surpoids et -50 % d'obésité, ainsi qu'une meilleure teneur en vitamines, antioxydants, Omega 3, minéraux.
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