« Vies d'Envies » sur RCF : « Misa tango » et rêve de reine
[caption id="attachment_229360" align="aligncenter" width="800"] Martin Palmeri, compositeur et pianiste argentin roi du tango sacralisé.[/caption] Il fallait un compositeur argentin pour associer tango et célébration liturgique. Pensez donc, oser poser une messe sur des airs d'une musique née dans les bas-fonds et bordels de Buenos Aires, à l'origine colportée par des voyous et des femmes de petite vertu, une musique longtemps décriée par l'église pour sa sensualité, son caractère indécent, ça ne se fait pas ! Ben, si ! Originaire de la capitale argentine où il est né en 1965, Martin Palmeri ne s'est pas laissé intimider par les préjugés, considérant qu'il n'y avait aucune antinomie entre le langage religieux et le profane pour exprimer la supplication, la louange, la prière, l'amour, la gravité, la solitude, ceci dans le respect des consciences et le respect d'une identité culturelle très forte, le tango, chemin faisant, ayant conquis son certificat d'honorabilité à la « belle époque » dans les salons parisiens avant, ainsi anobli, de s'en retourner au pays où, à partir des années 50, la dictature le diabolisa trente années durant. Du parti pris par Martin Palmeri, naquit en 1996 la « Misa tango » ou « Misa a Buenos Aires », une partition à la fois savante et populaire pour orchestre à cordes, piano, bandonéon, choeurs et soliste ; une messe de structure classique où les textes en latin et la structure sont les mêmes que ceux utilisés pour les grandes messes de Mozart et Haydn. Créée en 1996 par l'Orchestre symphonique de Cuba, « Misatango » fut appréciée par le pape François lorsqu'elle lui fut présentée en 2013 en l'église Saint-Ignace-de-Loyola à Rome. Régulièrement jouée dans le monde entier, le dimanche 24 décembre à midi elle sera à l'affiche d'un Opéra de Limoges métamorphosé en milonga, où Frédéric Langlais (bandonéon), Elisabeth Brusselle (piano) et Adèle Charvet (soprano), associés à l'ensemble à cordes du Pôle de Musique et Danse de Bordeaux et au Choeur de l'Opéra de Limoges, en répandront toute la subtilité. [caption id="attachment_229361" align="aligncenter" width="800"] Anaïs Berthomier, reine de beauté.[/caption] Après Richard Galliano et Liat Cohen le 8, ce concert sera l'un des temps forts d'une excitante séquence tango déclinée à l'initiative du tanguero Alain Mercier et refermée le 20 janvier sur le petit opéra d'Astor Piazzolla « Maria de Buenos Aires ». De beauté, de richesse intérieure, il sera également question grâce à Anaïs Berthomier qui, au moment où paraissent ces lignes, aura sans doute vécu la plus belle soirée de sa vie de post-ado, au moins la plus excitante, chargée d'adrénaline, de tension, d'émotions ! A 19 ans, en quatre mois seulement, elle se sera tricoté des souvenirs inoubliables. Nantie du titre de Miss Limousin le 15 septembre dernier à l'Opéra de Limoges, cette pétillante étudiante en licence Administration économique et sociale à la Fac de Droit a, d'un coup, élevé le niveau de ses rêves en intégrant le peloton des trente postulantes au titre envié de Miss France. Après un idyllique séjour de mise en forme à Los Angeles, elle s'est retrouvée le 30 novembre en stage intensif à Châteauroux afin de préparer au mieux sa présentation devant le public, le jury, et quelque 8 ou 9 millions de téléspectateurs le samedi 16, jour de la sainte Alice (au pays des merveilles ?...), avec un atout non négligeable : aux tests de culture générale, elle s'est classée seconde. Son équilibre, elle le trouve depuis son enfance dans la pratique du karting, son intérêt pour la recherche médicale et sa famille couzeixoise. Comme quoi, on peut être lumineuse, intelligente et sensible. Et le tango ?... « Vies d'Envies », de Chris Dussuchaud, sur RCF Limousin : jeudi 21 décembre de 20 h à 22 h, et rediffusion dimanche 24 de 16 h à 18 h (99.6 à Limoges, 100.2 à St-Yrieix, 107.4 à Bellac, 105.8 à St-Junien, 95.8 à Guéret, 89.4 à Aurillac, 91.4 à Brive, 106.9 à Tulle et Egletons, 89.3 à Argentat, 102 à Ussel).
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