Qu’attendent-ils de 2018 ?
Jusqu’au 31 janvier, il est de bon ton de présenter ses voeux. Aussi, nous avons sélectionné quatre personnalités haut-viennoises pour connaître leurs attentes et leurs espoirs.
Il y a l’ordinaire « Joie, bonheur, santé », des voeux que l’on peut présenter au tout un chacun. Mais certains préfèreront les personnaliser. En ce début du mois de janvier, la coutume étant que nous avons jusqu’au 31 pour se manifester, Info Magazine a posé à quatre personnes représentant des secteurs différents (économie, social, sport, culture…), la traditionnelle question « Qu’attendez-vous de 2018 ? ».
LAURENCE BEAUBELIQUE
Pour la présidente de la Cpme de la Haute-Vienne (ex-Cgpme), les chefs d’entreprise aimeraient que l’apprentissage et la formation fassent l’objet d’une attention particulière en 2018 : « Il existe plusieurs postes vacants dans de nombreux secteurs alors même que le chômage est toujours aussi important. Mais que se passe-t-il ? Les apprentis étant souvent des mineurs, nous sommes soumis à de multiples restrictions. Le jeune ne peut pas apprendre son métier correctement. La responsabilité du chef d’entreprise, qui peut alors être engagée, est un frein considérable. De plus, il serait nécessaire de revoir la formation en général afin que l’offre corresponde à la demande, en mettant en relation les organismes de formation et les entreprises régionales. Sinon, nous allons droit dans le mur ! ». Et de continuer : « Quant à la simplification, entre autres administrative pour les entreprises via le numérique et la dématérialisation, je ne la vois tout simplement pas, puisque j’ai de plus en plus de paperasse sur mon bureau et toujours de nouvelles normes à appliquer ! ». Davantage de croissance, d’ouverture à l’international pour les entreprises de l’ex-Limousin, notamment de la Haute-Vienne, le désenclavement routier « parce qu’on rame » font également partie de ses souhaits pour 2018, tout en balayant de la main 2017 qui a déçu Laurence Beaubelique quant à l’effet « grande région ». « J’espérais que Bordeaux allait nous apporter de la plue-value, mais finalement, la Nouvelle Aquitaine nous vide de notre contenu, en commençant par nous prendre nos cadres, ce qui implique une baisse du chiffre d’affaires chez les commerçants. Et je n’ai pas l’impression que ça va changer demain ! ».
CLAUDE BRUMACHON
Préoccupé par tant de « choses », comme il dit, Claude Brumachon espère pour 2018 « un sursaut citoyen de l’humanité avec un regard bienveillant sur notre planète. J’ai le rêve utopique que les gens prennent conscience du mal que l’on lui fait. En Haute-Vienne, nous avons une belle campagne et beaucoup de respect pour la nature, mais ce n’est pas le cas partout. Dans un autre domaine, qui est plus en relation avec la chorégraphie et la danse, je trouve qu’en ce moment, à l’échelon international, nous perdons du territoire par rapport à la culture en étant soumis à davantage de limites. Je souhaiterais un regard plus attentionné envers les artistes. On peut même avancer que dans certaines parties du monde, la culture est orpheline. Enfin, je suis inquiet par rapport au devenir des animaux. Les hommes repoussent le sauvage et l’animalité toujours plus loin. Cela peut déséquilibrer la planète. Peut-être qu’en 2019 ou 2020, les réunions des « grands » de ce monde apporteront quelque chose… Peut-être… »
jEAN-PIERRE ORFEVRE
Pour cette année 2018, le président de l’association « Les Autres », qui organise des maraudes depuis 20 ans du mois de novembre à la fin avril, n’a finalement qu’un seul souhait : trouver un local avec des sanitaires pour les hébergements d’urgence. Les 25 bénévoles ne peuvent que déplorer le manque de places, malgré les appels répétés au 115, parfois toutes les demi-heures. « Comme nous ne demandons aucune subvention, les solutions d’hébergement sont en dernier ressort financées par les bénévoles, qui donnent de leurs poches, tout comme pour l’alimentaire outre les dons de certains commerçants, d’associations caritatives… Pour Noël, nous avons distribué un poste de radio solaire. Nous aidons l’Autre au-delà de tout critère, qu’il soit religieux, de nationalité… Même si nous en avons parfois marre, nous restons mobilisés, nous continuons et nous continuerons en 2018. Le vendredi soir, nous rencontrons en moyenne une trentaine de personnes. On vit mal quand on repart et qu’on n’a rien à proposer. Ça nous arrache le cœur ».
JEAN-PAUL ROBERT
Le président du LABC espère « de meilleurs résultats qu’en 2017, notamment pour l’équipe en NF1, qui est dans une situation difficile. Mais j’attends une deuxième partie de saison, de janvier à avril/mai, avec davantage de victoires pour toutes les équipes du club. Je souhaite un engagement personnel et collectif fort de la part de la « communauté », c’est-à-dire les dirigeants, les entraîneurs et les joueuses, tant lors des entraînements que des compétitions. Sans omettre le plaisir, le sport étant intrinsèquement lié au plaisir. Je souhaiterais plus d’esprit et de cohésion d’équipe, qui sont des valeurs fondamentales pour les entraîneurs et les joueuses. Aujourd’hui, nous vivons dans une société extrêmement tendue, nourrie d’exclusion, d’incivilité, d’extrémisme… Je voudrais que la société évolue pour être plus tolérante, plus respectueuse des différences et de l’Autre, aussi bien sur le plan national qu’international, d’autant plus avec les dangers qui planent sur la paix. Il faudrait que le monde arrête de marcher sur la tête. Alors qu’en Europe, nous sommes dans une société plutôt progressiste, nous devons faire attention aux extrémismes. Nous avons tous un rôle à jouer, en gardant à l’esprit que rien n’est jamais acquis ».
Anne-Marie Muia
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