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Alain Mercier « L’Opéra a un pied dans la tradition et l’autre dans l’innovation »

10h14 - 05 février 2018 - par Info Haute-Vienne

[caption id="attachment_229905" align="aligncenter" width="800"] « La saison 2018-2019 sera plus classique, avec de belles œuvres jamais entendues à Limoges ».[/caption]

A mi-parcours de la saison 2017-2018, le directeur de l’Opéra de Limoges dresse le bilan des premiers mois et présente les rendez-vous à venir, avec des concerts exceptionnels.

Info Magazine : Quel est le bilan de la première partie de la saison ?

Alain Mercier : Nous sommes satisfaits de cette première moitié de saison jusqu’à la fin de l’année dernière. En dépit des impressions mitigées du public et des commentaires injustes sur Facebook lors de la représentation à Dijon, puisqu’il s’agit d’une co-production avec l’Opéra de Dijon, les spectateurs de Limoges et ensuite ceux de Caen ont apprécié « La Flûte Enchantée » de Mozart, un projet, auquel a été associé notre choeur. Les critiques frileuses sur le concept scénographique sont tombées face à la cohérence de ce qui a été présenté, c’est-à-dire débarrasser l’oeuvre de ses symboles visibles, en rendant extrêmement lisibles les rapports entre les personnages, ainsi que les enjeux, la trame. De plus, la salle de l’Opéra de Limoges et sa jauge se prêtent à cette scénographie, en étant plus proche de l’action et du travail théâtral.

Info : L’accent a été porté sur le thème autour du tango et des musiques d'Amérique du sud…

A.M. : Cette programmation en plusieurs temps a rencontré un beau succès. Cela a permis de faire apprécier les choses que l’on connaît, comme Richard Galliano et son bandonéon, ou de découvrir des compositeurs. Nous avons innové avec « Misa Tango », une messe-tango pour Noël, le 24 décembre à midi, un horaire inhabituel. Après plusieurs événements chorégraphiques tango, nous avons proposé « Maria de Buenos Aires », dans une version plus conforme à l’idée de ce texte, avec une succession de tableaux, de doubles sens et d’évocations. Cet opéra miniature vient nourrir l’une de nos lignes directrices, en étant un pied dans la tradition et un autre dans l’innovation.

Info : Quels sont les temps forts du reste de la saison ?

A.M. : Du 7 au 11 mars, nous proposons trois représentations d’une création « Butterfly », qui est le troisième volet de la résidence du collectif bordelais Clarac-Deloeuil>le Lab, ou comment faire émerger de nouveaux objectifs scéniques et musicaux, avec une approche différente. Le collectif est parti de l’oeuvre de Puccini mais avec des angles d’entrée distincts. L’idée de l’incompréhension entre l’orient et l’occident est conservée, mais remise en situation au XXIe siècle avec un ancrage à Limoges. Comment une jeune fille désorientée va se japoniser jusqu’à en mourir… A la fin du mois d’avril, l’Opéra de Limoges présente une nouvelle production « Les pêcheurs de perles » de Bizet, un conte oriental qui invite à la rêverie, aux légendes et fables d’autrefois. Le 25 mai, une soirée sera consacrée à « Barbe Bleue », avec en première partie « Ultime supplique », un « flirt opéra », une création mondiale de Roland Auzet sur un texte d'Oxmo Puccino, suivie du « Château de Barbe-bleue », un opéra en un acte de Béla Bartók, dans une version de concert. Enfin, après le succès du spectacle en mai 2016, l’Opéra de Limoges redonne, le 30 juin, sa version des « Forains-Ballet urbain » pour orchestre et artiste électro. Une reprise formidable ! A partir de 20 heures, la représentation va être captée et rediffusée en léger différé sur la place de la cathédrale à Limoges. Un événement populaire et festif, en partenariat avec le Festival Urbaka, qui proposera dès 18 heures des démonstrations de danse de rue. La soirée se clôturera avec une animation électro-disco.

Info : Pouvez-vous déjà nous livrer quelques « secrets » sur la saison 2018-2019 ?

A.M. : Son axe thématique sera un peu plus classique, avec de belles oeuvres jamais entendues à Limoges, donc à découvrir. Nous allons nous attacher à explorer des personnages de la musique classique et du répertoire jamais abordés ici. Nous allons également rendre plus visible notre complémentarité artistique et territoriale avec l’Opéra de Bordeaux. Outil de création et de transmission au service de son développement, l’Opéra de Limoges conserve une véritable identité.

Propos recueillis par Anne-Marie Muia. Photo © Yves Dussuchaud.

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